Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre

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Publié le 05/11/2024

La nouvelle convention ayant porté à deux ans le délai minimum d’un médecin déconventionné pour réintégrer le giron conventionnel, les médecins libéraux corses optent désormais pour une autre stratégie : le lobbying auprès de députés afin de défendre leurs spécificités insulaires.

Crédit photo : imageBROKER.com/christian zappel/SIPA

L’Assurance-maladie a peut-être réussi à doucher l’enthousiasme des médecins libéraux corses qui, en mai dernier, s’étaient massivement prononcés en faveur du déconventionnement collectif pour faire entendre leur demande de reconnaissance des spécificités insulaires. En effet, 50 médecins libéraux, généralistes et spécialistes, de l’île de Beauté avaient posté ensemble leur lettre de demande de sortie du système conventionnel, censée initialement être effective au 1er octobre 2024.

Mais les nouvelles dispositions (très dissuasives) d’entrée et de sortie de la convention ont changé les règles du jeu et dissuadé les médecins les plus déterminés. Alors qu’il était d’un mois après demande écrite avec accusé de réception auprès de la caisse primaire, le nouveau délai pour réintégrer le système conventionnel après en être sorti a été porté à… deux ans. « Trop onéreux pour les patients qui devraient donc attendre deux ans, minimum, pour pouvoir recommencer à se faire rembourser les consultations d’un praticien revenant en secteur 1 », explique le Dr Cyrille Brunel, chef de file de ML-Corsica, cheville ouvrière du mouvement. Lors des négociations, le directeur de la Cnam avait assumé ce durcissement expliquant que la convention médicale n’était « pas qu’un bout de papier » et qu’on ne pouvait donc pas s’en défaire sans contrainte.

Pied dans la porte

Le Dr Brunel préfère toutefois voir le verre à moitié plein : « Nous avons obtenu une reconnaissance au sein du nouveau texte conventionnel. Nous avons un pied dans la porte. » En effet, à titre dérogatoire, au regard des spécificités du territoire insulaire présentant le caractère d’île-montagne, les partenaires avaient convenu que la collectivité de Corse bénéficierait des dispositions applicables aux communes relevant de la loi Montagne. Ce qui entraînera une augmentation du tarif des visites, applicable à partir du 1er janvier 2026.

En attendant, les quelque 500 médecins qui composent ML Corsica comptent faire entendre leurs voix par d’autres canaux, en commençant par le lobbying auprès des députés. À commencer par une audition, ce jeudi, devant la députée RN de Mayotte, Anchya Bamana, spécialiste des questions de santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr