C’est le bon choix au bon endroit, pas forcément la solution miracle. Si elles ne permettent pas d’enrayer la chute démographique, les maisons de santé aident, tout de même, à stabiliser la fuite des effectifs dans les déserts médicaux. C’est en tout cas ce qui ressort d’une récente enquête de l’Irdes, publié cette semaine.
Bonne nouvelle : les maisons de santé sont bien situées. Les trois quarts d’entre elles sont en effet implantées dans des bassins de vie ruraux, c’est-à-dire 207 sur les 291 qu’on dénombrait en janvier 2013. En outre, dans ces espaces, les maisons de santé sont situées dans des zones défavorisées, en termes d’offre de soins, voire dont les populations ont un état de santé dégradé. Leur implantation semble donc « répondre à une logique de maintien dans la répartition de l’offre de soins de premier recours », observent les auteurs de l’étude. En bonne logique, les maisons de santé sont très peu implantées dans les périphéries favorisées des grandes villes et dans le Sud de la France qui accueillent à peine 2 et 6 % des MSP.
Deuxième constat : dans les zones désertifiées, les MSP ont permis de limiter la fonte des effectifs médicaux, mais sans pour autant inverser la tendance. En fait, les chercheurs de l’Irdes estiment qu’il est encore difficile de caractériser l’effet des maisons de santé sur la démographie médicale. Ils relèvent juste « une moindre diminution de la densité de médecins généralistes entre 2008 et 2011 dans ces espaces comparés à ceux du même type mais sans maisons de santé ». Même en zone urbaine, où les MSP sont moins présentes, les implantations semblent anticiper un rééquilibrage de l’offre de soins de premier recours, en faveur des banlieues médicalement moins dotées.
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