Non, les généralistes ne sont pas désinvestis de la permanence des soins (voir la carte de la PDS). Si le système reste perfectible, Luc Duquesnel estime que les praticiens restent les premiers lésés. « Qu’on arrête de les accuser à tort ! »
Le président de l’Unof dénonce «une polémique malsaine et injuste» à l’égard des libéraux qui serait entretenus par certains responsables hospitaliers et politiques. En premier lieu Marc Giroud. Fin 2013, le président du Samu de France avait en effet critiqué de façon virulente la gestion de la PDS ambulatoire. L’Unof avait ensuite riposté en accusant le gouvernemet de favoriser les hospitaliers sur ce dossier. En janvier, c’était au tour d’Antoine Durrleman président de la 6e Chambre de la Cour des comptes de tenir des propos désobligeants sur les généralistes déclencheant ainsi l’indignation du syndicat. Au delà des bisbilles, comment rendre la PDS plus performante?
Un numéro d’appel national
Pour la rendre plus lisible et diminuer ainsi le recours aux urgences, le président de l’Unof réclame la mise en place d’un numéro d’appel national unique et exclusivement dédié à la permanence des soins ambulatoire (PDSA). « On demandera que ça figure dans la prochaine loi de santé » assure-t-il. Il faudrait que ce numéro soit « facilement mémorisable ». Plutôt donc à deux ou quatre chiffres. « Pourquoi pas 33 33 ? ! » suggère le chef de file des généralistes de la CSMF qui tient beaucoup à que ce soit « différent du 15 et de celui de SOS médecins ». Autre condition pour que sa mise en place se fasse dans les règles de l’art : qu’il soit associé à un système informatique dédié à la PDSA. Système qui doit être à la fois, selon le généraliste de Mayenne, « indépendant » et « interconnecté ». Ensuite, pour un décroché rapide, Luc Duquesnel demande des assistantes de régulation médicales en nombre suffisant. Leur nombre devrait, selon lui, être « multiplié par deux ». « Parfois on peut attendre une heure avant que ça décroche » dit-il.
Un accès régulé aux MMG
Par ailleurs, le président de l’Unof demande un accès régulé aux maisons médicales de garde (MMG). « Il ne s’agit pas d’en faire des urgences bis ! » Ainsi que la mise à disposition de moyens de transports qui achemineraient les patients vers les MMG et les cabinets médicaux et qui pourraient s’avérer fort utiles notamment pour les personnes âgées qui habitent en zone rurale. « Dans certains endroits, le week-end les généralistes deviennent des pilotes automobile ! » plaisante-t-il.
Oui au tiers payant
Côté budget, Luc Duquesnel propose de ramener le financement de la PDSA dans le cadre conventionnel en mettant en exergue que « depuis qu’il en est sorti, l’enveloppe régionale ne cesse de se réduire ». Quant à la rémunération, elle doit, selon lui, devenir « conventionnelle », dans un cadre « national » et avec une prise en charge des cotisations sociales. Cela permettrait, selon le chef de file de l’UNOF de mettre fin à une disparité des sommes perçues qui nuit à la motivation de certains.
Enfin, il se prononce en faveur d’un tiers payant intégral, sur décision du médecin, à condition que le paiement soit sans délai (ce qui serait loin d’être le cas aujourd’hui) et sans aucune formalité administrative ni coût supplémentaire. « Comme c’est le cas à l’hôpital, alors que les généralistes ne peuvent pas le faire en dehors des patients qui ont la CMU ou l’ACS ».
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre