"La médecine générale ne saurait être découpée en sous-spécialités, que ce soit par mode d'exercice ou par orientation." Dans le débat relancé ces dernières semaines par le SML, la CSMF, MG France et la FMF sur la qualification comme généralistes des praticiens qui ne le sont pas encore, le Collège de la Médecine Générale a pris position vendredi.
Soulignant que "c’est une spécialité particulière par son mode d'exercice en soins primaires, par sa place de premier recours et par son rôle dans l'accompagnement des patients dans la continuité", l’instance que préside le Pr Pierre-Louis Druais (photo) rappelle que "le titre requiert au plan professionnel une prise en charge de tous les motifs de recours sans sélection des patients, une approche globale, un suivi des problématiques de santé les plus prévalentes, en particulier les patients atteints de maladies chroniques, dans le respect des données actualisées de la science." Et ce faisant, il renvoie de façon explicite à la fonction de « médecin généraliste traitant ».
Des disparités inacceptables
Ceci posé, le Collège se démarque néanmoins de certaines décisions départementales de qualification trop restrictives. "Des disparités importantes et inacceptables ont été observées, par non respect des critères nationaux, au risque de laisser des professionnels qui exercent la médecine générale au bord du chemin. Ces critères nationaux doivent être affirmés par le CNOM, et respectés par l'ensemble des commissions départementales" martèle le Collège.
Sa prise de position est éclairante aussi sur la question très controversée du sort des Médecins à Exercice particulier (MEP). Il fait le distinguo entre les médecins à orientation MEP exclusive, qui n’ont pas à être qualifiés spécialistes en médecine générale et les praticiens qui y ont vocation, parce qu’ils assurent prise en charge globale, coordination et continuité des soins, même s’ils intègrent à cet exercice de médecine générale "des techniques de soins particulières". Autrement dit, pour le Collège c’est oui à la qualification des médecins généralistes à exercice mixte, mais non pour les 100% MEP.
Et si ces derniers "n'ont pas de spécialités reconnues", le Collège leur "conseille de se rapprocher de leurs organisations professionnelles pour faire reconnaitre leurs droits légitimes." Autrement dit, ce n’est plus le problème de la médecine générale...
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