Le succès de la retraite active ne se dément pas. Premier enseignement, le nombre de praticiens « cumulards » – généralistes et spécialistes confondus – ne cesse de s’accroître, « notamment depuis le déplafonnement du cumul en 2009 », relève la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) dans son dernier bilan. Entre 2023 et 2024 le nombre de médecins optant pour cette formule a bondi de 12 607 à 13 513 médecins (+ 906 praticiens), ce qui représente 7,19 % d’augmentation. Sans doute faut-il y voir aussi l’effet de l’exonération des cotisations vieillesse au titre de l’année 2023 pour les médecins en cumul.
L’évolution du nombre de médecins en cumul au 1er janvier
Un choix encore très majoritairement masculin
L’âge moyen des médecins en cumul retraite-activité libérale est aujourd’hui de 72,38 ans. Cette formule attire encore beaucoup plus les confrères que les consœurs puisqu’ils sont 10 605 médecins hommes à l’avoir choisie, contre 2 908 femmes. Ainsi, les femmes ne représentent que 22 % des cumulards alors qu’elles constituent désormais 44 % des cotisants et 27 % des retraités.
Les généralistes sous-représentés…
Paradoxalement, « la médecine générale est sous-représentée » chez les médecins en cumul par rapport aux autres spécialités constate la Carmf. En effet, alors que 52 % des médecins libéraux en activité sont des généralistes, ils ne sont plus que 43 % à exercer cette spécialité en cumul.
Toutefois, au regard de la répartition des médecins spécialité par spécialité, la médecine générale demeure, avec 5 843 médecins en cumul, la discipline de loin la plus exercée en cumul, devant la psychiatrie (1 681 médecins), la radiologie/imagerie médicale (818) et la cardiologie (666), l’ophtalmologie et la chirurgie.
L’Île-de-France, Paca et Corse sur le podium
La Carmf a dressé une carte de France détaillant le nombre et la proportion de médecins en cumul par région. Avec 4 083 praticiens en cumul (17,6 % des médecins cotisants de la région !), l’Île-de-France est la région où la formule attire le plus de confrères. La proportion est également très élevée en région Paca et en Corse où elle dépasse 15 %. La région Auvergne-Rhône-Alpes, qui correspond pourtant à la deuxième population médicale française, ne compte que 8,2 % de praticiens en cumul, soit 1 221 médecins.
Une retraite moyenne de 41 000 euros
Les praticiens cumulards perçoivent en moyenne 41 397 euros de retraite annuelle, en hausse de 4 % par rapport à 2023, avec de forts écarts moyens entre hommes et femmes (plus de 8 500 euros de différence). « Sur la même période, l’ensemble des retraites des médecins a augmenté de 3,47 % », précise la Carmf.
Un choix qui n’est pas dicté par la nécessité
Alors qu’on aurait pu penser que le cumul serait une réponse privilégiée par les médecins percevant de faibles retraites, ils ne sont que 7,5 % à toucher une pension inférieure à 20 000 € et 18,2 % à percevoir moins de 30 000 €. Et dans 68 % des cas, leur allocation est même égale ou supérieure à la retraite moyenne de l’ensemble des médecins retraités (35 100 €). « Ce serait donc davantage par choix que par nécessité que les retraités se tournent vers le cumul », informe la Carmf
Quel BNC ?
Pour mémoire enfin, la Carmf rappelle le montant des BNC 2022 des médecins en retraite active. Le revenu imposable moyen des médecins ayant opté pour cette formule (tous secteurs) atteignait 69 182 euros pour l’année 2022.
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