Ce vendredi, Jean-Paul Hamon, président de la FMF, était en visite à Royère-de-Vassivière dans la Creuse. Objectif de ce déplacement : féliciter la commune pour son action dans la lutte contre les déserts médicaux. Lors d'une réunion publique en compagnie du maire du village et d'un conseiller départemental, le leader syndical, signataire de la convention a mis en avant le succès rencontré par un dispositif qui permet une bonne couverture de soins tout en valorisant la médecine libérale et sans avoir recours à la création d'une maison de santé pluridisciplinaire. A travers cet exemple, le généraliste de Clamart veut aussi montrer que des solutions contre la désertification qui préservent la médecine libérale existent.
Le dispositif est simple : quatre médecins installés à Royère-de-Vassivière, Faux-la-Montagne, Payrelevade et Bugeat partagent leurs fichiers patients et organisent des réunions, afin d'éviter « la création d'une maison de santé pluridisciplinaire qui imposerait aux patients de faire 50 kilomètres pour se faire soigner », indique Jean-Paul Hamon, contacté par téléphone. Un pôle de santé qui, par ailleurs, attire spontanément des jeunes médecins, alors même que la région « n'est pas en pénurie de généraliste mais plutôt de spécialistes ».
Bien accueillir les internes
La raison : le bon accueil réservé aux internes. « Si on veut donner envie de s'installer, il faut faire découvrir une médecine libérale ou l'exercice se fait dans de bonnes conditions » martèle Jean-Paul Hamon. C'est le cas à Royère où la mairie a investi dans deux logements pour héberger les futurs médecins. Les médecins se répartissent ensuite les internes afin de leur faire découvrir l'exercice en milieu rural. Un accueil qui porte ses fruits puisque deux des quatre médecins actuellement en poste étaient eux-même internes ici. Mais Jean-Paul Hamon va encore plus loin et propose plusieurs mesures incitatives. Il préconise ainsi le doublement du salaire des internes et l'augmentation significative de la rémunération des médecins maîtres de stage de 3 800€ à 20 000€ par an. Des mesures qui, selon-lui, permettraient d'« enrayer la chute de l'exercice libéral » et de favoriser l'installation en milieu rural.
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