Nos jeunes confrères ne veulent plus exercer comme leurs aînés ; c'est-à-dire sacrifier leur vie familiale au profit d’un labeur harassant (plus de 70 heures par semaine). Ce choix, est d’autant plus important que la profession se féminise. Même si nous ne cessons de parler de l’égalité des sexes, les enfants des jeunes couples de médecins sont le plus souvent pris en charge par les mères, et non les époux.
Aussi, pour tout concilier, nos consœurs font souvent le choix du salariat. A ce titre, travailler au sein d’un centre de santé (voir Le Généraliste n° 2808) semble attractif, mais plusieurs écueils doivent être pris en compte :
- Le fait que ces centres soient gérés par des édiles ; lesquels peuvent dicter les choix politiques dans la gestion médicale de ces centres. Etre à la solde d’administratifs ne correspond pas nécessairement aux idéaux d’un professionnel de santé.
- Lorsqu’on rétribue un employé, on peut se permettre d’exiger certains impératifs : participation à des réunions, des projets municipaux...
- Travailler dans un centre de santé permet de dialoguer avec d’autres professionnels. Cependant le choix de l’appariement entre professionnels revient aux administratifs, et non aux médecins. Ainsi, il est possible de mettre au sein d’un même collectif des confrères ayant des idées, et des pratiques parfois opposées.
- Enfin, si nous souhaitons développer ces centres (les praticiens ne travaillent que 35 heures), il va falloir doubler le nombre de médecins, et accepter que ça fait une majoration du déficit de la branche maladie ou des impôts locaux.
Au final, la pratique en libéral, même si elle est trop souvent dénigrée, présente malgré tout des avantages : associations avec des collègues ayant les mêmes affinités, choix dans sa pratique et ses créneaux horaires...
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