« C'est symbolique, c'est personnel et c'est aussi pour montrer l'exemple. » Le maire de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), Olivier Dosne (LR), 59 ans, vient tout juste d'être vacciné contre le Covid-19 dans le premier centre de vaccination ambulatoire de la région Ile-de-France. Pharmacien de profession, il s'est rendu à Alfortville, à deux pas de sa commune. Depuis le 4 janvier, l'Élysée a décidé d'accélérer la cadence en ouvrant la vaccination à tous les soignants de plus de 50 ans ou ayant une comorbidité.
Sur le terrain, ce centre ambulatoire en brique rouge, en plein centre-ville, n'est autre que le centre municipal de santé de la commune. Pour sa journée d'ouverture le 8 janvier, l'équipe soignante n'a pas chômé. Elle a écoulé la totalité du stock de vaccins Pfizer-BioNTech : 30 doses pour 30 professionnels de santé. La première injection a été réalisée à 10 h10, en quelques minutes.
Pour cette première régionale, les grands moyens ont été déployés.
@luccarvounas , a accueilli M. Guerza Préfet délégué à l’égalité des chances du @valdemarne_94 et @ericvechard délégué territorial de l’ARS, pour le lancement de la campagne de vaccination dans le 1er centre ambulatoire du Val-de Marne à Alforville au CMS #LaVilleàVosCôtés pic.twitter.com/oPgg848tHJ
— Ville d'Alfortville (@Alfortville_94) January 8, 2021
Défi logistique
L'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France et le cabinet du préfet du Val-de-Marne ont dépêché leurs équipes sur place. En présence du maire de la commune, Luc Carvounas (PS), les politiques ont réexpliqué la stratégie vaccinale et les règles de répartition des doses. « C'est un défi logistique, souligne Éric Véchard, délégué territorial de l'ARS Ile-de-France. 4 875 doses (injections NDLR) ont été réservées pour le moment au Val-de-Marne. Ce chiffre est susceptible d'évoluer. Plusieurs centres ouvriront prochainement à Nogent-sur-Marne, Saint-Maur, Sucy, Saint-Mandé mais il n'en faut pas trop non plus. » Le département voit actuellement une recrudescence du nombre de cas « entre 400 à 500 par jour », enchaîne Éric Véchard.
Dans les couloirs du centre municipal de santé, Luc Carvounas, également président de l'association des maires du Val-de-Marne, précise avoir offert les services de sa ville pour aller plus vite dans cette phase cruciale de démarrage. Alfortville s'est déjà démarquée en matière d'organisation entre les deux vagues. « Nous avons lancé les brigades anti-Covid dont le but était de faire de la pédagogie sur l'importance des gestes barrières et du port du masque auprès des commerçants et habitants », raconte-t-il avec une pointe de fierté.
Sept praticiens et une infirmière sur le pont
L'équipe médicale du centre municipal, composée de 7 praticiens et une infirmière, s'est préparée à cette vaccination depuis décembre. « Nous y réfléchissions déjà depuis un mois, lorsque le maire nous a contactés, nous étions prêts et contents de participer », témoigne le Dr Jérôme Mazet, généraliste et directeur du centre municipal de santé.
L'organisation a été plus facile que ce qu'il avait imaginé. « On passe commande par téléphone à la pharmacie centrale de l'hôpital Sainte-Anne (à Paris, NDLR). C'est très fluide, nous sommes livrés par coursier, détaille-t-il. Nous gardons tout dans un frigo à 4 °C pendant 5 jours maximum. » La capacité de vaccination devrait atteindre 100 patients par jour d'ici à la fin de semaine. Mais pas plus. Le centre souhaite préserver ses consultations et sa patientèle. « Nous avons une file active de 120 patients journaliers que l'on veut garder. Nous pensons recruter via renfortscovid pour la vaccination », ajoute le Dr Mazet.
Geste normal
Pour se faire vacciner, les professionnels de santé peuvent prendre rendez-vous par téléphone (voir notre carte des centres de vaccination). À leur arrivée, ils remplissent un formulaire pour indiquer les facteurs de risques, les allergies, etc. Une fois le vaccin réalisé, le patient attend entre 10 à 15 minutes dans la salle d'attente du centre, par précaution. Il devra se présenter à nouveau dans les trois semaines pour recevoir la seconde injection.
Fraîchement vacciné, Vincent, généraliste libéral du département attend le feu vert pour partir. « C'est un geste normal, commente-t-il. Cela va rassurer les patients qui me posent des questions à chaque consultation. En revanche, je ne sais pas si je vaccinerai au cabinet car comme pour les tests antigéniques, ça demande un peu de logistique. »
À terme, le plan gouvernemental prévoit 600 points de vaccination sur le territoire d'ici à fin janvier. À partir du 18 janvier, la vaccination sera étendue aux plus de 75 ans vivant à domicile.
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