Est-ce une simple trêve ou l'arrêt définitif des hostilités ? Les biologistes médicaux, qui étaient en grève reconductible depuis lundi 14 novembre, ont en tout cas décidé de « suspendre temporairement » leur mouvement et de reprendre leurs activités ce jeudi.
La profession estime avoir eu gain de cause sur sa revendication principale, à savoir le refus d'économies « pérennes », chaque année jusqu'en 2026 – une cure imposée estimée à 1,3 milliard sur quatre ans. Après avoir dénoncé lundi dernier la « folie austéritaire » du gouvernement, les biologistes médicaux saluent « la décision de Thomas Fatôme [DG de la Cnam], annoncée par un mail aux laboratoires, de ne pas appliquer de baisses répétées de la valeur des actes, contrairement à ce qu’il avait annoncé le 7 novembre », précise l’Alliance de la biologie médicale (ABM), qui fédère les syndicats (Biomed, SDB, SLBC, SNMB) et les réseaux de laboratoires (Biogroup, Cerba HealthCare, Eurofins, Inovie, LBI, Synlab, Unilabs).
Dans son message, cite l'ABM, le patron de l’Assurance-maladie aurait certes réclamé des économies de « 250 millions d’euros » pour 2023 mais, pour la première fois, écarterait toute volonté de les pérenniser en 2024, 2025 et 2026.
Le retour des négos ?
L'affaire n'est pas terminée pour autant. Méfiants, les biologistes ont demandé une « réunion de travail d’urgence », avant la fin du vote du budget de la Sécurité sociale, avec Bercy, Ségur et la Cnam. À défaut de réponse définitive, ils reprendront la grève, assurent-ils.
La spécialité rappelle qu'elle est prête à participer à « l’effort de guerre » – sous la forme de cette contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros – à la condition que celui-ci ne menace pas la biologie médicale de proximité. L’alliance anticipait la fermeture de 10 % des laboratoires, soit 400 sites. Elle souhaite que la biologie puisse reprendre « sereinement les négociations » dans le cadre du protocole triennal avec l’Assurance-maladie.
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