La directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, Amélie Verdier, a appelé ce vendredi « solennellement » à la mobilisation les professionnels de santé libéraux et des cliniques privées pour « soulager les hôpitaux », saturés par la triple épidémie hivernale, Covid, grippe et bronchiolite. « Je lance un appel solennel aux libéraux, au secteur privé pour qu'il y ait une mobilisation de tous pour soulager les hôpitaux dans cette période de grande tension sur l'offre de soins », a déclaré Amélie Verdier.
À trois jours de la grève des médecins libéraux le 26 décembre, la patronne de l'ARS de la région capitale s'est défendue de « stigmatiser telle ou telle catégorie », et a d'ailleurs salué les efforts fournis par des établissements privés pour maintenir des « points de soins non programmés » alors qu'ils avaient prévu de les fermer temporairement.
« Mais il faut vraiment qu'on soit tous — médecine de ville, cliniques, hôpitaux publics — solidaires », a-t-elle souligné, exprimant le « besoin » que médecins, infirmiers et pharmaciens libéraux assurent aussi leur « rôle de conseil » dans « cette situation critique ».
Des mesures pour favoriser l'activité des dispositifs de garde et soulager les hôpitaux
Cet appel solennel de l'ARS s'accompagne de mesures concrètes, notamment à destination des médecins libéraux. En accord avec l'Assurance-maladie, « les samedis matin 24 et 31 décembre seront considérés comme une période de PDSA avec le niveau de rémunération correspondant », indique l'agence dans un communiqué diffusé ce 23 décembre.
Les hôpitaux recevront par ailleurs des étudiants en renfort durant les vacances scolaires. Suite à un appel lancé en début de semaine, « plus de 1 300 étudiants en santé se sont déjà proposés [...], indique l'ARS. 200 affectations étaient déjà décidées le 22 décembre dans des hôpitaux publics et privés du territoire ».
Des efforts ont également été faits pour permettre l'ouverture de dispositifs médico-sociaux et accueillir à leur sortie des patients qui ne nécessitent plus d'hospitalisation, mais ont besoin de soins infirmiers ou de surveillance. 182 lits d'aval médico-social sont mis à disposition ainsi que 180 places pour les mères et leurs nouveau-nés sans solution de logement, en sortie de maternité.
Les établissements de santé, qui ont « souhaité que les soignants puissent prendre des congés bien mérités », ont été « incités à déprogrammer tout ce qui pouvait l'être », ajoute la patronne de l'ARS IDF.
Missions, consultation et diagnostic, prescription : le projet Valletoux sur la profession infirmière inquiète (déjà) les médecins
Désert médical : une commune de l’Orne passe une annonce sur Leboncoin pour trouver un généraliste
Pratique libérale : la chirurgie en cabinet, sillon à creuser
Le déconventionnement tombe à l’eau ? Les médecins corses se tournent vers les députés pour se faire entendre