Comme son prédécesseur, c'est un ancien de la MGEN qui a été porté mardi à la présidence de la Mutualité française (FNMF) pour cinq ans. Éric Chenut, 48 ans, a remporté l'élection lors de l'Assemblée générale de la fédération avec 71,5 % des suffrages. Il succède à Thierry Beaudet, élu en mai dernier à la présidence du Conseil économique social et environnemental (CESE). Administrateur délégué du groupe MGEN, administrateur du groupe VYV et jusqu'à présent vice-président de la Mutualité, Éric Chenut est juriste de formation, attaché d'administration de l'État depuis 2002.
Militant chevronné
Engagé dans le mouvement mutualiste depuis l'âge de 20 ans, il avait fondé en 2000 La Mutuelle des étudiants (LMDE) avant de rejoindre trois ans plus tard la mutuelle de l'Éducation nationale. Il a été délégué national aux établissements de 2011 à 2013, vice-président aux questions de santé, sanitaires et sociales de 2013 à 2017 et vice-président délégué en charge du budget, des finances, des risques et des partenariats de 2017 à 2021. Il a également présidé l’ADOSEN, une association issue de la MGEN qui intervient dans le domaine de la « sensibilisation aux sujets de santé, citoyenneté et solidarité dans le secteur éducatif ».
Un parcours de mutualiste pur sucre, donc, qui défend la contractualisation entre l'Assurance-maladie obligatoire, les complémentaires et les professionnels de santé. « Le résultat du 100 % santé en audio et en dentaire montre que, quand la contractualisation est pensée dans l'intérêt général, et quand les parties prenantes discutent et arrivent à trouver un compromis, on répond à un besoin, estime Éric Chenut. Par contre, si on ne part pas sur des bonnes bases, on tombe à côté. Ainsi par exemple, lors des Assises de la santé mentale, la semaine dernière, des annonces ont été faites sur le remboursement des consultations de psychologues mais elles n'ont pas été concertées en amont ni avec les psychologues, ni avec les psychiatres ! On voit que le positionnement tarifaire ne correspond pas à la réalité des pratiques. »
La question des dépassements d'honoraires
Le nouveau président, qui a perdu totalement la vision à l'âge de 23 ans, entend défendre la place des mutuelles alors que les travaux du Haut conseil pour l'avenir de l'Assurance-maladie (HCAAM) sur l'articulation entre le régime obligatoire et les complémentaires commencent à fuiter. « La chimère d'une grande Sécu qui est sous-tendue par l'agenda caché d'un bouclier sanitaire est totalement illusoire », clame-t-il. « Aucun des scénarios du HCAAM ne va jusqu'au bout puisqu'à chaque fois il écarte de sa réflexion la question des dépassements d'honoraires », glisse Séverine Salgado, directrice déléguée de la Mutualité.
La question pourrait faire partie du débat présidentiel dans lequel la Mutualité française veut faire entendre sa voix, plus fortement que les fois précédentes. Elle a d'ores et déjà réactivé sa plate-forme Place de la santé, créée pour la campagne de 2017, et présentera d'ici à la fin de l'année ses propositions avant de donner rendez-vous le 1er mars aux candidats à la présidentielle pour un débat public.
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