NOGENT-SUR-OISE
Dr BERNARD DUEZ
VOTRE ANALYSE omet de souligner un facteur essentiel quant à la genèse du burn-out, et je m’en étonne, car la profession semble craindre de l’exprimer ouvertement. Il s’agit de la confrontation constante, ou tout du moins fréquente à la souffrance humaine : souffrance physique, morale, mentale, sociale, à travers les diverses pathologies ou, tout simplement, à travers le vécu des patients. Il s’agit de la confrontation à la mort sous toutes ses formes aiguës paroxystiques et sous toutes ses formes chroniques et tenaillantes.
Il s’agit de nos doutes diagnostiques, anxiogènes par les risques encourus tant pour le devenir du patient que pour la conscience du praticien (« atypies des tableaux »), de nos échecs, de nos impuissances dues à l’incurabilité, à la complexité et aux inconnues d’une situation, face aux attentes de solutions éradicatrices et salvatrices tant espérées ou exigées par la population. Et il s’agit parfois de nos erreurs.
Il en découle inévitablement des idées morbides, des regrets et même parfois des remords et des culpabilisations. Et, pour les praticiens qui suivent au long cours leurs patients, ces phénomènes anxiogènes et parfois dépressiogènes s’accroissent d’autant plus, car il s’y ajoute des données psycho-affectives.
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