Sans surprise, l'Assemblée nationale a rejeté jeudi après-midi un plan présenté par les socialistes pour lutter contre les déserts médicaux, au terme d'une heure et demie de débats. La proposition de loi du député PS Guillaume Garot, présentée dans le cadre d'une journée réservée au groupe socialiste, a été repoussée via des amendements de suppression venus de la majorité. Elle avait déjà été rejetée la semaine dernière en commission des affaires sociales.
Le député de la Mayenne souhaitait « mettre un coup d'arrêt » à un phénomène ancien qui constitue un « terrible échec collectif ». Trouver un rendez-vous chez un ophtalmologiste dans les zones les plus défavorisées prend six mois en moyenne, contre deux heures à Paris en secteur conventionné, a-t-il assuré à titre d'exemple.
En pratique, sa proposition de loi visait à « encadrer l’installation des médecins dans les zones où l’offre de soins est déjà suffisante » à l'instar des infirmières libérales notamment.
Elle prévoyait aussi une « obligation exceptionnelle et transitoire » de présence en zone sous-dense pour les internes de médecine au cours de leur dernière année d’internat, puis dans les deux années qui suivent leur diplôme.
? Proposition de loi d’urgence contre la désertification médicale
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) January 20, 2022
Suivez la suite de son examen, dans le cadre de la journée réservée au groupe @socialistesAN.
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La ministre déléguée à l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, qui a représenté le gouvernement jeudi après-midi à l'Assemblée nationale, a répondu que « les solutions immédiates n'existent pas » et que la proposition de loi « ne propose pas les bonnes solutions » vantant ensuite les actions du ministère pour tenter de résoudre le problème.
Elle a notamment mentionné la suppression du numerus clausus qui bridait l'arrivée de nouveaux médecins, ainsi que le développement de la télémédecine et les dispositifs en faveur de la revalorisation des métiers du soin. « Ce qui a été fait durant ce quinquennat dépasse largement le volume de ce qui a été fait, par-delà les alternances, de 2007 à 2017 » a-t-elle estimé.
« La majorité n'entend pas la détresse de tous ceux qui ont tant de mal à trouver un médecin », a tweeté le député malheureux, après son baroud d'honneur.
? Notre proposition de Loi d’Urgence contre la désertification médicale a été rejetée.
— Guillaume GAROT (@guillaumegarot) January 20, 2022
❌ La majorité n’entend pas la détresse de tous ceux qui ont tant de mal à trouver un médecin.
✅ Des solutions par la régulation sont pourtant à notre portée : ne renonçons pas ! pic.twitter.com/GqLhzILDaS
Mercredi matin, la candidate socialiste à la présidence de la République, Anne Hidalgo, avait dit son opposition aux mesures coercitives à l'installation des médecins.
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