Le Dr Franck Devulder, gastro-entérologue libéral à Reims (Marne), a été élu ce samedi, lors d'une assemblée générale constitutive, à la tête des Spécialistes-CSMF, la nouvelle branche spécialiste qui demeure dans le giron confédéral (et constitue le pendant des Généralistes-CSMF). Dimanche, un conseil confédéral extraordinaire a aussitôt entériné le fait que cette branche spécialiste reconstituée est « l'unique syndicat représentant le collège des médecins spécialistes de la CSMF ».
Cette recomposition est une riposte à la scission d'une partie des verticalités qui ont décidé de créer un syndicat autonome, Avenir Spé.
LE QUOTIDIEN : A la tête des Spécialistes-CSMF, quelles sont vos priorités ?
Dr FRANCK DEVULDER : Les politiques menées sous Roselyne Bachelot et Marisol Touraine ont été fortement tournées vers la médecine de premier recours, pour des raisons d'offre de soins. Dans ce contexte, un certain nombre de verticalités se sont senties moins écoutées ou reléguées. Il faut que cette écoute soit beaucoup plus grande.
Mais ce qui nous anime surtout, c'est la coordination entre la médecine générale et les autres spécialités. Nous n'allons pas créer et écrire un projet politique spécifique aux médecins spécialistes, car notre projet politique, c'est celui de la CSMF ! À nous de l'enrichir, au même titre que les généralistes, en fonction de nos spécificités. Nous serons particulièrement vigilants sur la coordination entre médecine générale et spécialisée, la rémunération à la qualité et à la pertinence ou encore l'offre territoriale.
Par exemple, le zonage au sein des agences régionales de santé (ARS), qui ne concerne que les médecins généralistes, devra être changé. De même, les soins non programmés concernent tout le monde, le premier comme le second recours. Nous réussirons en travaillant ensemble, ce qui est finalement notre quotidien sur le terrain.
Regrettez-vous ce qui s'est passé au sein de la CSMF avec la scission d'une partie des spécialistes ?
Tout ce qui divise affaiblit la profession. Partant de là, on ne peut que regretter cette division supplémentaire dans le monde du syndicalisme médical. Je ne dis pas qu'il faut avoir une seule tête et un courant de pensée unique ; la pluralité d'opinions nous enrichit. Mais encore une fois, la division – qui consiste à créer un mouvement supplémentaire – est un affaiblissement de la représentation médicale libérale.
Quels sont vos objectifs pour les élections aux URPS médecins libéraux, qui auront lieu l'année prochaine ?
La CSMF est une centrale polycatégorielle, nous revendiquons un travail coordonné entre tous les médecins libéraux. Il y aura évidemment des listes déposées dans toutes les régions, à la fois dans le premier collège, celui des médecins généralistes, et dans le second collège, des spécialistes. Ma conviction est que nous devons être tournés vers l'union et l'accueil, et non pas vers le repli sur soi et l'isolement, qui sont des erreurs.
Avez-vous l'intention de briguer la présidence de la CSMF ?
Normalement, d'après les statuts confédéraux, un président peut faire trois mandats. Le Dr Jean-Paul Ortiz est dans son second mandat mais n'a pas prévu de se représenter à l'issue de celui-ci. Nous verrons bien.
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