L’examen par l’Assemblée nationale d’une proposition de loi radicale pour combattre la désertification, défendue par le député du Nouveau Centre Philippe Vigier, et cosignée par une cinquantaine de parlementaires, a relancé cette semaine avec fracas le débat sur les moyens de mieux répartir les médecins libéraux et les politiques à conduire dans ce domaine.
Faut-il, comme le suggère ce texte (et d’autres par le passé), recourir très rapidement à des mesures contraignantes – stages d’internat obligatoires et de longue durée en zone sous-dotée, limitation stricte des nouvelles implantations de cabinets libéraux, installations fléchées en début de carrière en secteur fragile pendant plusieurs années… – ou au contraire privilégier de « vraies » mesures incitatives, ce qui a été clairement le choix politique des derniers mois (contrats d’engagement de service public, nouvelles aides à l’installation inscrites dans la convention médicale, abrogation du volet punitif de la loi Bachelot).
Le débat est ouvert, chaque médecin a son idée. Les avocats des politiques musclées en matière de démographie (élus ruraux, associations d’usagers, certains professionnels aussi…) expliquent que les incitations ont désormais montré leurs limites. Ils ajoutent que plusieurs professions libérales (infirmières, kinés, sages-femmes) ont déjà négocié des accords de régulation démographique. Les défenseurs des incitations argumentent au contraire que tout n’a pas tenté, loin s’en faut, et surtout que la contrainte serait totalement contre-productive en médecine de ville, décourageant définitivement les jeunes de choisir le secteur libéral au profit de la médecine salariée.
Alors, faut-il limiter ou supprimer la liberté d’installation ? Organiser un conventionnement sélectif en zone surdotée ? Prévenir les jeunes en formation que les règles du jeu changeront dans cinq ans ? Faire confiance aux incitations ? Le « Quotidien » rouvre le débat. À vous de vous exprimer sur notre site…
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