Comment faire face à la désertification médicale et attirer sur son territoire de nouveaux médecins ? Alors que plusieurs centaines de médecins ont dévissé leur plaque dans l’Hexagone le 31 décembre, la question est récurrente pour de nombreuses petites municipalités. La commune de Pfetterhouse, dans le Haut-Rhin, tente une nouvelle approche. Elle propose à des médecins et à des professionnels de santé de s’installer dans des locaux qu’elle détient. Récemment, la municipalité a fait l’acquisition d’un ensemble de bâtiments industriels d’environ 7 500 m2 situés en lisière de la ville, rue de la Gare. Après remise en état, elle va louer des parcelles à des artisans, des petits industriels, et des professions libérales parmi lesquelles des médecins.
La mairie souhaite la création d’un cabinet médical dans cet ensemble car l’accès aux soins de première intention risque d’être prochainement fragilisé dans la commune. « Les deux médecins généralistes de Pfetterhouse sont sur le point de prendre leur retraite », précise Brigitte Bourdillat, membre de l’équipe municipale. Dans les bourgs environnants, la situation ne serait guère meilleure. La mairie cherche donc à attirer des professionnels de santé dans ces locaux qu’elle juge adaptés à ce type d’activité. Les bâtiments sont « aménageables rapidement en fonction des spécificités des activités qui y seront exercées ». La municipalité est disposée à étudier toute proposition et à donner un petit coup de pouce aux candidats. « Le maire de la commune, Jean-Rodolphe Frisch, est prêt à apporter son soutien matériel, voire financier, pour concrétiser un tel projet », assure Brigitte Bourdillat.
Il faut dire que la petite ville ne manque pas d’atouts à en croire l’élue. Située à environ 30 minutes de Mulhouse, de Bâle ou de Belfort, et à 20 minutes de la gare TGV, l’agglomération compte un peu plus de 1 000 habitants de type périurbain, et sa population n’a cessé de croître lentement depuis les années 1960. La commune dispose même d’un golf de 18 trous.
Et après ? Pfetterhouse se veut prudente mais n’exclut pas à terme d’accueillir un deuxième cabinet médical et pourquoi pas un cabinet paramédical. Aucun médecin n’a encore signé d’engagement avec la municipalité. Des locaux restent disponibles pour les candidats.
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