À l’occasion de la publication de son second observatoire annuel sur l’égalité d’accès aux soins, la Fédération hospitalière de France (FHF) a exposé un programme (non officiel) de réformes du premier recours qui risque de faire jaser dans les chaumières libérales.
Dans cette étude*, la FHF interroge pêle-mêle les Français sur la désertification médicale, le renoncement aux soins et la place de l’hôpital et des médecins libéraux dans l’organisation du premier recours.
Sept Français sur dix admettent avoir déjà eu des difficultés à trouver un professionnel de santé disponible « dans un délai acceptable dans leur zone ». Que faire ? La FHF met les pieds dans le plat en suggérant dans son enquête la mise en place de mesures coercitives limitant la liberté d’installation des médecins libéraux. Résultat : sept Français sur dix estiment qu’il faudrait s’assurer d’une répartition équitable des praticiens sur le territoire, « quitte à leur imposer leur lieu d’exercice ». À l’inverse, seuls 29 % prônent le maintien de la liberté de choix du lieu d’exercice « même si cela doit entraîner [l’] inégale répartition [des médecins] sur le territoire ».
Briser un tabou
À la lumière de ces résultats, Frédéric Valletoux, président de la FHF, salue la « lucidité » des Français sur la remise en question de la liberté d’installation, sujet « tabou dans le débat publique et politique », sans pour autant faire totalement sienne cette proposition.
Le patron de la FHF va plus loin sur la régulation de l’accès aux urgences, autre pan de l’enquête. Face au risque de saturation des services, 56 % des Français seraient d’accord pour rendre obligatoire la consultation chez un médecin généraliste avant un passage aux urgences « en cas de léger problème de santé ». « C’est une proposition qu’on pourrait défendre... mais cela sous-entend que les médecins libéraux participent pleinement à la permanence des soins », tacle Frédéric Valletoux.
57 % des Français se disent favorables à l’instauration d’un paiement « minimum » pour une visite aux urgences si le problème de santé peut être traité par un généraliste. Là encore, la FHF a salué la « maturité » des usagers.
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