C’EST UN SYNDICAT meurtri et encore sous le choc qui a réuni son bureau le week-end dernier pour tenter de comprendre ses mauvais résultats au scrutin des unions régionales des professionnels de santé (URPS). Deuxième force syndicale médicale du pays en 2006, la Fédération des médecins de France (FMF) a enregistré un recul de près de 10 points, ne rassemblant plus que 16 % des suffrages dans les trois collèges électoraux. Au-delà sa perte d’influence sur l’échiquier politique, le syndicat va perdre la présidence de nombreuses unions régionales. Il ne peut plus prétendre qu’à la présidence de l’URPS de Basse-Normandie. « Il n’y a pas une mais plusieurs raisons à ce score, affirme d’emblée le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF, selon qui la responsabilité est collective. Il faut se ressaisir et prendre des orientations au cours de notre prochaine assemblée générale le 4 décembre. »
La mauvaise communication du syndicat et son soutien ambigu de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) sont en cause. De même, son alliance avec MG-France au sein d’une intersyndicale a heurté une partie de ses adhérents. Plusieurs réunions de travail ont été programmées pour entreprendre la restructuration du syndicat. « Nous avons perdu la bataille de l’image et de la communication, poursuit le Dr Régi. Nous devons maintenant nous poser les bonnes questions : quelles ont été nos insuffisances, pourquoi la FMF n’a pas présenté de listes dans toutes les régions, comment travaillera-t-on dans les URPS, quelle sera notre attitude lors des prochaines négociations conventionnelles ? »
La FMF entend s’appuyer sur son socle de fidèles pour entreprendre son opération de reconquête. « Tout n’est pas négatif, explique le président de la fédération. Nous sommes désormais représentatifs dans les collèges généralistes et spécialistes. »
« Les raisons d’une Bérézina ».
La question du maintien en place de l’équipe dirigeante n’a pas été tranchée. Certains membres du syndicat réclamaient une démission collective des présidents de la FMF et de ses branches généralistes et spécialistes. « Le bureau n’a acté aucune démission et je n’ai pas pris de décision quant à la poursuite de mon mandat, affirme le Dr Régi. Nous verrons en assemblée générale comment se passeront les choses. »
Pour le Dr Jean-Paul Hamon, coprésident d’Union Généraliste, la fusion de la FMF-G et d’Espace Généraliste a été mal expliquée aux médecins qui votent traditionnellement pour la FMF. « Nous n’avons pas fait assez de terrain, confesse-t-il. Les spécialistes de secteur I se sont sentis abandonnés après avoir voté FMF en 2006. Il est nécessaire de constituer des collaborations interspécialités incluant les généralistes, les spécialistes et les pôles chirurgicaux. »
Le Dr Djamel Dib, président de la branche spécialiste de la FMF, a quant à lui décidé d’entreprendre un tour des régions pour mener une analyse exhaustive des élections. « Nous voulons comprendre les raisons de cette Bérézina, commente le Dr Dib, et nous en débattrons lors d’une assemblée générale de la FMF spécialiste le 27 novembre. »
A la FMF, les élections aux URPS ont marqué les esprits. Cet épisode entraîne de profondes remises en question. « Le problème n’est pas de changer les gens mais d’avoir une politique claire, résume un cadre du syndicat. Notre électorat traditionnel est un peu déboussolé. Il nous faut retrouver une communication uniforme et un patron qui s’affirme. »
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