Le patron de la FHF Frédéric Valletoux récuse l'idée d'un « hôpital expansionniste »

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Publié le 20/09/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Invité à débattre ce mercredi sur la place de l'hôpital dans les territoires, lors d'un café Nile à Paris, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux a tenté de rassurer le secteur libéral sur les ambitions de l'hôpital public.

À l'heure où prennent forme les groupements hospitaliers de territoire (GHT) avec les projets médicaux partagés, et dans un contexte de pénurie dans certaines spécialités, Frédéric Valletoux a réitéré sa volonté de coopération avec les professionnels libéraux. « Entre l'expansionnisme et la coopération, c'est la seconde option qu'il faut mettre dans toutes les têtes, a plaidé le maire de Fontainebleau. La différence de statuts et de modes de rémunération entre les professionnels et les structures peut être surmontée au bénéfice de la santé de nos concitoyens ».

Casse-tête

Les initiatives de l'hôpital public en dehors de ses murs sont rarement du goût des médecins libéraux, mesure Frédéric Valletoux. Dans ce contexte, les GHT constituent une forme de casse-tête. D'un côté, le président de la FHF doit convaincre que la réforme renforcera l'hôpital public par l'effet de regroupement. Mais il doit aussi prouver que l'ouverture vers la ville avalisée par Agnès Buzyn ne s'apparentera pas à une annexion.

« Les GHT représentent un mouvement de fond, a-t-il défendu. C'est le temps où les hôpitaux publics décident de travailler ensemble. Lorsque ce sera fait, viendra un second temps, qui n'est pas inscrit dans la loi, de l'ouverture à tous les acteurs. La réforme n'a d'intérêt que si elle crée des passerelles et des coopérations territoriales entre l'hôpital et les autres acteurs sanitaires. »

Si Frédéric Valletoux plaide pour la coopération ville/hôpital, il n'oublie pas les revendications musclées de la FHF sur l'obligation de permanence des soins pour les médecins libéraux. « C'est une question de responsabilité, plaide-t-il. Si on remplit les mêmes missions, peu importe les statuts, les choses se passeront bien. Mais il faut pouvoir rouvrir le sujet de la participation des libéraux aux gardes sans se faire traiter de tous les noms. Je rappelle que les urgences de l'hôpital connaissent une croissance de 10 % par an. Ce n'est pas normal. L'hôpital corrige clairement les dysfonctionnements de l'amont et de l'aval. »


Source : lequotidiendumedecin.fr