QUAND on est médecin libéral, c’est pour la vie. C’est ce qu’a dû se dire le préfet du département du Loir-et-Cher en envoyant une réquisition au Dr Sicard, qui avait pourtant dévissé sa plaque 15 jours auparavant (« le Quotidien » du 21 avril). C’est déjà à cause d’une réquisition de trop que Jacques Sicard avait décidé de cesser son activité libérale à la mi-avril dernier. Lassé de recevoir des réquisitions à répétition, il avait informé le préfet, la DDASS et l’Ordre départemental qu’il n’exercerait plus en ville s’il en recevait une de plus. Mercredi 14 avril dernier, la réception d’une énième réquisition l’amenait à mettre sa menace à exécution, dans un département déjà touché par la crise démographique. À ce stade, Jacques Sicard préfère sourire de cette nouvelle mésaventure, mais il prévient : « Si le préfet continue, il n’y aura bientôt plus un seul médecin libéral dans le département. Des postes de salarié, comme celui que je viens de prendre à mi-temps, il y en a plein dans le département. » Jacques Sicard doute cependant de la légalité de cette réquisition, reçue le vendredi 30 avril au matin : « Dans mon département, beaucoup de libéraux sont en grève de la PDS, et avant d’envoyer quelque réquisition que ce soit, le préfet aurait du demander aux médecins non grévistes s’ils étaient volontaires, ce qu’il n’a pas fait. »
Une chose est certaine , le Dr Sicard n’a pas d’état d’âme après avoir cessé son activité libérale : « Je n’ai malheureusement aucun regret, seulement du bonheur et de la sérénité. N’hésitez pas si vous le pouvez à sauter le pas », lance Jacques Sicard à l’ensemble de ses confrères.
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