Le projet 2012 du PS, qui « demande aux jeunes médecins libéraux d’exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens », a provoqué un vif émoi chez les principaux concernés.
Marisol Touraine, secrétaire nationale à la Santé et à la Sécurité sociale, a voulu « dissiper tous les malentendus » en recevant, avec Jean-Marie Le Guen, mercredi au siège du parti, les représentants syndicaux de l’ISNAR-IMG, l’ANEMF, SNJMG, et de REAJGIR. « Les médecins et internes ont exprimé leurs inquiétudes sur le fait que le PS pourrait remettre en cause la liberté d’installation et que les jeunes étaient susceptibles d’être stigmatisés par la démarche socialiste. Nous avons dit que là n’était pas notre objectif, que nous ne remettons pas en cause la liberté d’installation, mais que nous étions prêts à discuter d’un nouveau pacte avec eux pour la transformation et la rénovation des pratiques », a indiqué Marisol Touraine en marge de la rencontre. Et de préciser toutefois que « l’objectif d’égalité à l’accès des soins n’est pas négociable ».
Le PS (lui-même divisé sur le sujet) ouvre la voie à de larges discussions avec les jeunes professionnels, qui ne se limitent pas à la liberté d’installation, mais prennent en compte de nouveaux défis comme « la forfaitisation d’une partie des rémunérations, la mise en place de maisons pluridisciplinaire de santé, le contrôle des dépassements d’honoraires, la refonte des études médicales… ». « Aujourd’hui, tout le monde doit se retrousser les manches, et la parole ne doit pas être confisquée par certains médecins qui pratiquent un mode d’exercice complètement dépassé », a-t-elle ajouté. De leur côté, les représentants des jeunes restent prudents. « Nous allons reprendre rendez-vous, comme nous l’a suggéré Marisol Touraine, pour lui présenter nos propositions », confie Ingrid Bastide, de l’ANEMF. Tout en soulignant que la rencontre était bien tardive : cela faisait déjà six mois que le syndicat essayait de contacter la secrétaire socialiste à la Santé.
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