57 % des Français ne sont pas satisfaits de la politique de santé menée par l’exécutif selon une enquête de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) réalisée pour « Espace social européen » sur la perception de la politique de santé en France (sur un échantillon représentatif de la population française de 1 006 personnes).
Le premier constat est sévère puisque 53 % des sondés estiment que l’accès aux soins « n’a pas changé » sur le territoire et 37 % jugent même qu’il s’est détérioré depuis trois ans alors que seulement 10 % ont observé une amélioration. Même son de cloche sur le remboursement des frais médicaux : 43 % des Français considèrent qu’il n’a pas évolué en faveur des patients.
Les déserts médicaux, une priorité
Invitées à dégager des priorités d’actions en santé, les personnes interrogées souhaitent avant tout lutter contre le gaspillage (64 %), contre les déserts médicaux (34 %) et améliorer le niveau de remboursement (30 %). Viennent en dernière position la prévention (26 %) et le tiers payant généralisé (25 %). Les priorités sont, toutefois, différentes en fonction de la proximité politique. Ainsi, les proches de la droite mettent en tête la lutte contre le gaspillage à 70 % contre 56 % pour les usagers de sensibilité de gauche.
Les priorités diffèrent aussi selon la profession des interviewés. Les catégories socioprofessionnelles supérieures (professions libérales, commerçants, cadres supérieurs), privilégient la lutte contre le gaspillage et les déserts médicaux ainsi que le développement de la prévention tandis que les CSP inférieures (employés, ouvriers) défendent l’amélioration des remboursements et le tiers payant généralisé.
Un attachement au médecin
Enfin, les Français placent leur confiance en leur médecin comme « acteur le plus à même d’améliorer leur état de santé ». Plus d’un sondé sur deux (55 %) a cité en premier le médecin devant l’assurance-maladie, l’État et les mutuelles, ex aequo (16 %).
Un clivage politique apparaît sur cette question, les sympathisants de gauche restent pour 47 % attachés au rôle de l’État et pour 34 % aux associations de patients, contrairement aux partisans de droite qui se rangent davantage derrière les mutuelles puisqu’ils sont 47 % à les avoir cités.
De nouveaux enjeux
Ces résultats confirment le dernier sondage réalisé en mai 2013 par l’Ifop. Les Français avaient cité à 47 %, les médecins, comme les acteurs les plus légitimes pour moderniser le système de santé. Cependant leurs attentes n’étaient pas les mêmes.
Ils souhaitaient à l’époque diminuer les coûts de la santé (30 %), améliorer l’accès aux soins sur le territoire (27 %) et avoir une meilleure coordination entre hôpital et médecin de ville (16 %). Le développement de la prévention arrivait loin derrière(15 %).
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