LES FRANÇAIS sont conscients de la crise de la démographie médicale mais ils ne sont pas alarmistes, révèle un sondage d’Obéa/Infraforces réalisé en mars pour « Santé magazine » auprès d’un échantillon de 1 015 personnes. Une très grande majorité d’entre eux (94 %) déclare n’avoir aucune difficulté à consulter un généraliste (97 % à Paris). L’accès au spécialiste est en revanche plus compliqué pour 22 % des Français, et surtout inégal : 29 % des habitants du nord et de l’est se plaignent de la pénurie de spécialistes, contre seulement 13 % des Franciliens.
Pour autant, les Français ne préconisent pas la manière forte. Ils sont 52 % (cadres et catégorie socioprofessionnelle supérieure) à estimer qu’il ne faut pas contraindre les médecins à s’installer dans les déserts, dont 19 % à s’opposer formellement à cette idée, même en contrepartie d’aides financières. A contrario, 32 % des personnes interrogées pensent qu’il est nécessaire d’en passer par la coercition et 13 % limiteraient l’installation contrainte à quelques années.
Vétérinaires ? Pourquoi pas.
Pour remédier à la mauvaise répartition des professionnels de santé, les Français plaident en très grande majorité (94 %) pour les maisons de santé pluridisciplinaires. La télémédecine, en revanche, peine à apparaître comme une solution pérenne puisque seulement un tiers des personnes interrogées se déclarent favorables à son développement.
Plus surprenant, les Français ne sont pas farouchement opposés à ce qu’un vétérinaire donne les premiers secours en l’absence de médecin – une proposition avancée en décembre dernier par Françoise Tenenbaum, adjointe socialiste au maire de Dijon, qui a provoqué un tollé dans le monde médical. Plus d’un tiers (35 %) et en majorité les 18-24 ans (48 %) jugent la proposition « intéressante, à certaines conditions » et 13 % qualifient l’idée d’« astucieuse ». Une petite majorité des Français (52 %) la condamne toutefois, l’estimant « farfelue, voire dangereuse ».
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