L'Intersyndicat national des internes (ISNI) demande que la future convention médicale comporte des aides incitatives à l'installation dans les déserts médicaux « en priorité tournées vers les jeunes médecins ». Le syndicat constate que les options conventionnelles actuelles ont davantage profité « au maintien des médecins déjà en exercice ».
L'ISNI formule une proposition inédite : majorer le point de rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour les jeunes médecins qui s'installent dans un territoire en pénurie démographique. « Nous demandons que le point de ROSP soit porté de 7 à 10 euros pour les praticiens pendant leurs trois premières années d'installation en libéral dans une zone sous dense, explique François Krabansky, chargé de mission à l'ISNI. Cela fait partie des leviers qui peuvent faire la différence. »
L'exercice multisite à assouplir
Les internes suggèrent par ailleurs d'assouplir les conditions d’obtention des aides à l’installation en exercice mixte ou multisite. Ils souhaitent ainsi revoir les critères de l'option « santé solidarité territoriale », qui autorise l'exercice d'un médecin généraliste ou spécialiste sur un site secondaire, option qui n'a eu aucun succès (seulement 28 adhérents !). Cette option prévoit un bonus à l'activité (10 % des honoraires annuels dans la limite de 20 000 euros par an) pour les médecins effectuant au moins 28 vacations annuelles pendant trois ans dans une zone déficitaire. « Ce nombre est trop élevé, il faudrait l'abaisser », affirme François Krabansky.
Invité à s'exprimer lors de la dernière séance de négociation conventionnelle, l'ISNI a réaffirmé que l'amélioration de la protection sociale constituait également une priorité pour les jeunes médecins. L'intersyndicat exige que la nouvelle protection maternité soit ouverte à toutes les femmes médecins, quels que soient leur secteur et leur lieu d'exercice.
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