Alors que la crise des urgences frappe de plein fouet les hôpitaux de toute la France, le 25 mai l’Association des petites villes de France (APVF) a alerté à son tour sur la « situation très inquiétante » des établissements situés sur les communes de ses adhérents. Dans le détail, la situation est notamment « critique » dans les hôpitaux de Sarlat en Dordogne, Jonzac en Charente-Maritime, Sainte-Foy-la-Grande en Gironde, Guingamp, ainsi qu’à Chinon, « où l’activité est carrément suspendue », déplore l’organisation présidée par Christophe Bouillon, maire de Barentin en Seine-Maritime.
Des établissements « contraints à des fermetures par intermittence depuis plusieurs semaines, allant totalement à l’encontre du principe d’accès 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux urgences », souffle encore l’APVF. Au total, selon Samu-Urgences de France, au moins 120 hôpitaux font effectivement face à de graves difficultés de fonctionnement. Plus de la moitié a dû se résoudre à une fermeture, le plus souvent partielle, de leurs urgences, en raison du manque de personnel.
Obligation de la permanence de soins
Si la situation n’a rien de nouveau et « se répète chaque année à l’occasion de l’été », la tension monte de plus en plus dans certains hôpitaux périphériques « qui voient leur fonctionnement se dégrader du fait du manque d’effectifs », constate l’APVF. La conséquence « d’une gestion purement comptable et financière de notre système de santé », mais aussi de la « progression de la désertification médicale », pensent encore les maires des petites villes.
Pour résoudre la situation des hôpitaux périphériques - « sous peine d’une crise sanitaire très grave » - les maires enjoignent désormais la ministre de la Santé à davantage de contraintes envers les libéraux. De but en blanc, « des questions telles que l’obligation de la permanence de soins pour les médecins libéraux et la régulation de l’installation des médecins doivent être maintenant posées sans tabou ». Un sujet épineux qui devra être pris avec « détermination » par Brigitte Bourguignon, espère l’APVF.
Dans une tribune publiée en avril, l’association précisait déjà ses exigences pour les libéraux : « l’objectif que la densité médicale, dans tous les territoires, soit d’un médecin pour 1 000 habitants ». Une proportion « tout à fait atteignable puisqu’il s’agit de l’actuelle moyenne nationale », grâce à la régulation de l’installation, imaginent les maires.
Taux de couverture de 96 % les week-ends
Le spectre du retour des gardes obligatoires avait déjà été agité mi-mai par Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), lors du salon Santexpo, provoquant l’ire des syndicats de libéraux.
À l'unisson, les centrales avaient rappelé que, chez les libéraux, le taux de couverture de PDS-A était « de 96 % les week-ends et jours fériés. Il est de 95 % en soirée entre 20 heures et 24 heures. En nuit profonde, ce taux chute à 23 %, les ARS arrêtant la prise en charge des lignes de PDS-A en nuit profonde ».
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