« Tout le monde n'a pas envie de travailler dans les mêmes murs. Les maisons de santé ne sont pas la panacée. Il vaut parfois mieux inciter les professionnels à se coordonner et à s'organiser, par exemple en pôles de santé ou en réseaux, avec des regroupements virtuels mais une coordination bien réelle. Les patients aussi ont besoin de souplesse. Ne tentons pas de faire entrer les professionnels à toute force dans des cases. »
Dr Émilie Frelat, présidente du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG)
« Encouragées par les politiques et appréciées par la population, les maisons de santé sont une solution emblématique. Le vrai concept novateur, ce ne sont pas les murs communs, mais le travail en équipe qu'elles promeuvent. Des négociations sur la rémunération des équipes sont en cours, qui pourraient être l'occasion de gravir une marche supplémentaire dans le financement de ces coopérations. La maison de santé est la forme la plus aboutie du travail en équipe, mais elle n'est pas la seule. N'oublions pas les pôles. »
Dr Claude Leicher, président de MG France
« Les maisons de santé ne répondront jamais à elles seules à tous les besoins de soins de proximité. Mais aujourd'hui, le médecin ne peut plus exercer isolément. Le dispositif Paris Med', mis en place par Anne Hidalgo, vise à aider l'installation des jeunes professionnels de santé, qu'ils soient salariés ou libéraux, qu'ils veuillent exercer en maison de santé ou plus simplement en cabinets regroupés, sans les contraintes liées au cahier des charges des MSP. L'essentiel est qu'il y ait un engagement dans la coordination des soins. »
Dr Bernard Jomier, adjoint à la maire de Paris, en charge de la santé
« Notre pays souffre d’un déficit d’exercice pluridisciplinaire. Cela ne signifie pas que les maisons de santé soient le seul modèle à suivre. Elles ont connu un développement rapide grâce à des incitations financières mais ces dernières sont restées modestes. Il faudra aller plus loin. Dans les pays où elle est plus avancée que chez nous, cette organisation collective s’est appuyée sur des rémunérations de plus en plus forfaitaires. Il est paradoxal de vouloir développer les maisons de santé sur la base du paiement à l’acte. »
Julien Mousquès, directeur de recherche à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES)
« Les MSP sont un concept immobilier imaginé pour répondre à des problématiques d’accès aux soins. Parfois, elles offrent une réponse satisfaisante mais elles sont très coûteuses. Une maison de santé, c’est environ un million d’euros de construction, donc 1 000 MSP... c’est un milliard d’euros. Beaucoup de subventions publiques sont accordées à ces structures. Avec les seuls fonds privés, il y en aurait très peu. Les maisons de santé ne sont pas la seule solution au problème. À côté, il faut régionaliser le numerus clausus, et réguler l'installation des médecins sur le territoire. »
Xavier Nicolas, maire de Senonches (Eure-et-Loir), membre de l’Association des petites villes de France
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