Les principaux syndicats de médecins libéraux n’ont pas tardé à riposter au plan d’action de la CNAM visant à enrayer l’allongement des arrêts maladie, notamment par un contrôle accru des gros prescripteurs.
MG France et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) refusent que la profession soit « stigmatisée » pour la hausse du nombre de jours indemnisés (+2,8 % au cours des dix premiers mois de 2014). La CNAM a en effet l’intention de repérer les médecins qui prescrivent « à la fois plus d’arrêts et des arrêts plus longs que leurs confrères, à patientèle comparable » et de renforcer les contrôles ciblés (rappels à l’ordre, accompagnement).
En 2013, plus de 203,6 millions de journées avaient été indemnisées pour maladie au bénéfice de 4,7 millions de personnes pour un coût de 7 milliards d’euros, montant qui devrait être dépassé.
MG France attribue cette dynamique des IJ à la crise économique. « La France présente l’un des plus forts taux de suicides en Europe et la souffrance au travail est une réalité de plus en plus reconnue », ajoute le syndicat de généralistes pour qui le médecin traitant joue un rôle d’« amortisseur social ».
« Les IJ augmentent fortement à cause des arrêts de travail longs, induits par les troubles musculo-squelettiques et les troubles mentaux », analyse la CSMF. La Confédération appelle la CNAM à mettre fin au système de « délit statistique ». « Les médecins libéraux n’acceptent pas d’être montrés du doigt sur la base d’alignement de chiffres, ajoute la CSMF. La liberté de prescription est un des piliers de l’exercice médical et de l’indépendance professionnelle. »
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