L’habile assurance-maladie

TROIS SYNDICATS signataires, un ministre de la Santé enthousiaste, des associations de patients muettes… Le directeur de l’assurance-maladie est le grand gagnant de cet accord. Il a réussi le tour de force d’obtenir la signature des « frères ennemis », le tandem CSMF-SML et MG-France. Autre prouesse : la rémunération à la performance intègre la convention. Les syndicats, farouches adversaires du CAPI, l’ont repris à la sauce P4P. Le jackpot annuel de 9 100 euros ne sera atteint que par quelques supermédecins et ne sera versé qu’en 2013. Les revalorisations des spécialités cliniques représenteront un coût modique (90 millions d’euros) en regard de la hausse d’un euro du C (250 millions d’euros). La crise grecque tant de fois évoquée par le patron de la CNAM a eu raison de la pugnacité des syndicats. La convention n’inscrit en effet aucune perspective de revalorisation de la consultation des généralistes. Quant au très attendu secteur optionnel, Frédéric van Roekeghem a obtenu des organismes complémentaires un engagement à le renégocier en septembre. À moins d’un an de l’élection présidentielle, cet accord avec les médecins libéraux est une aubaine pour le gouvernement qui peinait à renouer avec un électorat qui lui est traditionnellement favorable.