La solution fait consensus : pour lutter contre le déplaquage, il faut d’abord augmenter les tarifs des actes des médecins de secteur I.
Le praticiens interrogés préconisent volontiers l’exercice regroupé, la meilleure information des étudiants sur les spécificités de l’exercice libéral et la simplification administrative.
« Croyez-vous vraiment que j’ai la réponse ? », demande ironiquement le Dr Patrick Romestaing, vice-président du conseil national de l’Ordre des médecins. Il assure que « les médecins qui décrochent avaient majoritairement un exercice solitaire ». Et assure que les maisons de santé pluridisciplinaires constituent une piste sérieuse pour consolider l’offre libérale.
À la Fédération des médecins de France (FMF), le Dr Jean-Paul Hamon explique que « trop de praticiens s’installent en cabinet sans la moindre idée de ce qu’est l’exercice libéral ». Il milite pour une revalorisation des tarifs et invite l’assurance-maladie à « cesser de considérer systématiquement les praticiens comme des délinquants ».Pour la FMF, les tracasseries administratives contribuent au déplaquage.
Le Dr Claude Leicher (MG France) abonde en ce sens. « Sans secrétariat, faute d’argent pour le financer, et face à la croissance incessante des tâches administratives, les praticiens libéraux sont guettés par le burn-out. Parfois, c’est un événement apparemment banal qui déclenche la décision », analyse le patron du syndicat de généralistes. La mise en place d’un forfait structure, prenant en compte le lieu d’implantation et l’existence ou non d’un secrétariat, « pourrait attirer les praticiens vers l’exercice collectif » qui limite à ses yeux le risque de décrochage de plaque.
La question du statut du médecin libéral, et des moyens à sa disposition, est posée. Pour le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, « la valeur de l’acte est totalement déconnectée de la réalité. Il faut revoir les honoraires mais aussi la place du médecin libéral dans la société d’aujourd’hui ».
À l’UFML, le Dr Jérôme Marty plaide pour « un nouveau pacte social » entre les médecins, le gouvernement et les caisses. Moins d’actes, mieux rémunérés, moins de stress, et moins de déplaquages. CQFD. « Pourquoi ne nous fait-on pas confiance ? », s’interroge le Dr Marty.
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