COMMENT INCITER les jeunes médecins à s’installer ? L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) et le Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) des Hauts-de-Seine ont organisé une journée d’information à destination des futurs praticiens. Un exercice pédagogique rendu nécessaire par le fait que les nouveaux inscrits à l’Ordre continuent de bouder massivement l’exercice libéral.
Une trentaine de jeunes diplômés en médecine - en majorité des femmes - ont répondu à l’invitation de l’Ordre du 92, à Levallois. Karine Alouis, géographe de la santé à l’URPS, présente le site dédié (soignereniledefrance.org), créé par l’Union à destination des jeunes médecins. Les candidats à l’installation peuvent consulter une cartographie interactive très documentée. Celle-ci précise pour chaque commune du département le nombre de médecins y exerçant, leur âge moyen et la densité médicale. Autant d’informations qui permettent de choisir avec pertinence son lieu d’installation.
Le président du CDOM, le Dr Jean-Claude Leclercq, décrit le fonctionnement de la permanence des soins (PDS) dans le département, autre clé dans le choix du lieu d’exercice. Selon le Dr Leclercq, la PDS est « bien organisée » dans les Hauts-de-Seine, grâce à SOS Médecins qui prend en charge une bonne part du travail durant la nuit profonde. Un document présenté aux jeunes médecins vante les indicateurs sanitaires « favorables » dans le 92 : part des cadres supérieure à la moyenne régionale, taux de chômage moindre, taux de bénéficiaires de la CMU-C inférieur à la moyenne...
Des médecins fraîchement installés sont invités à partager leur expérience. Le Dr Pierre Leroux, 36 ans, en contrat de collaboration depuis le printemps 2008 dans un cabinet de groupe à Bagneux, témoigne. Le médecin avec lequel il a signé ce contrat part à la retraite à la fin de l’année. Pierre Leroux va se retrouver associé aux trois autres généralistes du cabinet. « Si le courant passe bien, la collaboration peut être un contrat gagnant gagnant, explique-t-il à son auditoire. Cela permet au jeune médecin de voir comment fonctionne un cabinet, de se familiariser avec sa gestion, et de se rendre compte que ce n’est pas si terrible que ça ». Seul écueil, selon lui : il existe un risque que le médecin titulaire mette fin au contrat sans proposer à son jeune confrère un contrat d’association. Le Dr Leroux confie cependant au « Quotidien » qu’il n’a pas eu le sentiment d’intéresser grand monde avec son contrat de collaboration. « Tout le monde semble en redouter le côté CDD », glisse-t-il.
Ce n’est pas l’avis de Mélanie Compard. En 3e année d’internat de médecine générale à Paris VI, elle découvre le dispositif. La jeune femme envisage de signer un contrat de collaboration avant de s’installer. Elle commencera par quelques années de remplacement pour faire connaissance avec l’exercice en zone rurale, avant de choisir son lieu d’installation définitif.
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