Les applications fleurissent dans les stores.
Selon une estimation de dmd santé, il existerait plus de 100 000 applications sur la thématique de la santé. Toutefois, un flou persiste entre les applis destinées au bien-être et celles dédiées à l'usage médical. Comment distinguer dans cette masse le bon grain de l'ivraie ? « Un premier élément de régulation devrait porter sur l'évaluation des bénéfices et sur la fiabilité des applications », affirme le Dr Jacques Lucas, vice-président de l'Ordre des médecins et délégué général aux systèmes d'information en santé. « Le bénéfice évalué des usages reste encore objectivement incertain. Ce seront les usages qui distingueront ce qui est gadget et ce qui passera de promesse à réalité », écrit le Dr Lucas dans un rapport sur la régulation du marché de la santé numérique récemment présenté à l'Académie de médecine. « La recherche académique doit s’y intéresser activement et ne pas laisser au seul monde des industriels et des "start-upeurs" le soin de produire les conclusions de leurs propres études de marchés potentiels », ajoute-t-il. Selon le vice-président de l'Ordre, ces évaluations devront être réalisées par des organisations indépendantes des fournisseurs et sans liens d'intérêts directs ou indirects avec eux.
Le Dr Lucas suggère d'évaluer la fiabilité technique (recueil non altéré de la donnée mesurée, bon fonctionnement de l'algorithme d'interprétation…) et de s'assurer de la protection de la confidentialité et de l'hébergement des données personnelles.
Le danger de l'exploitation des données personnelles
Un deuxième niveau de régulation interviendrait lors de la mise sur le marché des objets connectés et des applis. L'Ordre souhaite que cette étape s'accompagne de « garanties de conformité portées à la connaissance de l'acquéreur ». L'information doit être claire, loyale et appropriée. Le recueil du consentement de la personne est recommandé préalablement à l'exploitation de ses données.
« Cette régulation est éthiquement souhaitable pour le "quantified-self" ( l'auto-mesure de la santé N.D.L.R) en bien-être ou en santé, détaille-t-il. Elle devient indispensable pour une appli qui aurait un objectif proprement médical dans l'accompagnement d'une personne malade. »
Enfin, l'Ordre suggère que la prescription d'une appli à usage médical puisse être réalisée par un professionnel de santé qualifié. Selon le dernier baromètre VIDAL dont le CNOM est partenaire, « 10 % des médecins conseillent aujourd’hui une appli ou un objet connecté à leurs patients ». Toutefois, le médecin doit pouvoir être assuré que « les données sont protégées lorsqu'il recommande l'appli ou l'objet et plus encore s'il les utilise comme moyen adjuvant dans une relation de prise en charge d'un patient », précise le Dr Lucas. L'usage entre le patient et le médecin devrait être encadré. « Il serait impossible que le médecin reçoive incessamment des alertes et soit engagé à les traiter sur le champ », note-il. La veille utilisée pour les dispositifs médicaux tels que les pacemakers pourrait être un modèle…
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences