LES MÉDECINS GÉNÉRALISTES perçoivent les premiers effets de la modification de la liste et des critères médicaux d’admission et de renouvellement des affections de longue durée (ALD). Prévue dans le décret du 26 juin 2011, elle est entrée en vigueur il y a quelques semaines. L’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF-CSMF), redoute que cette disposition ait de fâcheuses conséquences sur la prise en charge des patients sortis du régime ALD pour des cancers stabilisés. Ces derniers pourront continuer à bénéficier d’une prise en charge à 100 % pour les examens en rapport avec leur ALD. Une récente circulaire adressée aux caisses primaires d’assurance-maladie prévoit que les médecins remplissent les ordonnances en indiquant les raisons de ces examens. « Cette mesure va concerner de plus en plus de patients comme des femmes traitées pour un cancer du sein », explique le Dr Michel Combier, président de l’UNOF. Le Dr Gérald Galliot soulève les problèmes rencontrés au quotidien par les praticiens. « J’ai reçu de ma caisse trois refus de renouvellements d’ALD, indique le président du syndicat des médecins d’Eure-et-Loir. Pour ces patients, cela signifie qu’ils ne disposeront plus du tiers payant pour les examens (scanners, IRM, scintigraphie) qu’ils devront passer. Nous risquons de voir certains de ces assurés ne plus se soigner. »
L’UNOF demande que ces patients continuent à bénéficier du régime ALD. Le syndicat s’alarme par ailleurs de la charge administrative qui va continuer de peser sur les médecins de famille alors qu’ils ne bénéficieront plus de leur rémunération de médecin traitant [40 euros par patient en ALD et par an, NDLR]. « Seule la notion comptable d’économies semble guider l’ensemble de ces mesures », commente l’UNOF qui a saisi l’instance de simplification administrative.
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