Le collectif de soutien à l'homéopathie composé de 17 entités* de patients, professionnels de santé et entreprise du médicament, a décidé de se rassembler dans une nouvelle association baptisée HoméoFrance pour mieux défendre leur position sur la scène politique.
Dans un communiqué, le président Joël Siccardi (également président de l'association Homéo patients France) et vice-président Charles Bentz (à la tête du syndicat national des médecins homéopathes français) précisent que cette association sera une plateforme « d'actions et propositions » en faveur de l'homéopathie. « La mobilisation, même avec l'annonce du déremboursement progressif des médicaments homéopathiques doit se poursuivre cette année », explique au « Quotidien » Joël Siccardi.
HoméoFrance ne prévoit pas d'actions immédiates mais elle a pour objectif de réclamer le maintien du remboursement des médicaments à 15 % et de sensibiliser le public. En juin 2019, le collectif avait lancé l'opération de communication « Monhomeomonchoix.fr » pour mobiliser les patients en faveur du maintien du remboursement de l'homéopathie. « Nous avons récolté 1,3 million de signatures en trois ou quatre mois », rappelle Joël Siccardi.
Reconnaître le DU
Autre mission : développer un enseignement universitaire « validé et de la recherche en homéopathie ». « Six facultés dispenseraient des DU d'homéopathie en France, sans compter les instituts privés », explique Joël Siccardi. L'association souhaite aussi une reconnaissance du diplôme universitaire par l'Ordre des médecins qui a mis fin « aux conditions dérogatoires du droit au titre vis-à-vis de l'homéopathie » en octobre 2019. Enfin, HoméoFrance entend « répondre aux nombreuses attaques injustifiées qui fleurissent en continu contre l’homéopathie en diffusant de nombreuses contre-vérités ».
Les médicaments homéopathiques font l'objet de vives critiques depuis deux ans. Après l'avis de la HAS rendu le 28 juin 2019, expliquant que les produits homéopathiques « n'ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement », Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, a acté en juillet 2019 un déremboursement progressif de ces médicaments : 15 % au 1er janvier 2020 (au lieu de 30 %) puis zéro en 2021.
Récemment, le laboratoire Boiron, spécialiste des médicaments homéopathiques, a annoncé mi-mars la suppression de plus de 600 postes en France, soit environ un quart de ses effectifs dans le pays. Il a justifié cette décision comme une conséquence du déremboursement des médicaments homéopathiques.
* Association homéo patients France, centre homéopathique de France, association hôpital Saint-Jacques, centre d'enseignement et de développement de l'homéopathie, conseil national professionnel des médecins homéopathes, collectif Safemed, fédération française des sociétés d’homéopathie, fédération nationale de sociétés médicales homéopathiques de France, institut national homéopathique français, société française d'homéopathie, société homéopathique internationale de soins de support en oncologie, société savante d'homéopathie, société savante de médecine anthroposophique, syndicat national des médecins homéopathes français, syndicat national de la médecine anthroposophique, syndicat national de la préparation pharmaceutique, union de la pharmacie pour l'homéopathie, association des entreprises du médicament homéopathique
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