DE NOTRE CORRESPONDANTE
QUE LA CONSOMMATION de psychotropes en France pose problème n’est pas nouveau en soi. « Elle est élevée, c’est un fait incontestable, mais la vraie question est de savoir si les prescriptions sont adéquates », indique le Dr Émile Olaya, de l’URML. Les raisons qui président à cette nouvelle campagne (1) repose sur une observation liée à la pratique. « C’est souvent à la fin de la consultation que le patient dit qu’il dort mal, et ce n’est plus le moment idéal pour en parler. Nous voudrions que cela devienne un vrai motif de discussion pendant la consultation », poursuit le Dr Olaya.
Autre constat : il existe déjà beaucoup de supports d’information des patients, mis à disposition dans les salles d’attente. D’où l’idée d’élaborer un document qui soit un « support d’échange » entre le praticien, à savoir les généralistes, les psychiatres et les pharmaciens, et les patients. « C’est un document qui sera plus fortement investi, du fait qu’il a été remis par un praticien » argumente Émile Olaya.
Le « matériel » de campagne est composé d’affichettes incitant à aborder la question des troubles du sommeil pendant la consultation, pour les salles d’attente et les officines, et d’un document reprenant des messages sur le mode de vie et autres conseils afin d’améliorer la qualité du sommeil. Pour le Dr Olaya, « il ne s’agit pas de refaire ce que l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) ou l’assurance-maladie a très bien fait sur le sommeil, mais de proposer un fil conducteur d’échange entre le praticien et son patient ».
Un bilan.
Les utilisateurs pourront se réapprovisionner en documents, et accéder également à d’autres outils de prévention des troubles du sommeil, sur le site de l’URML (2). C’est d’ailleurs en suivant le téléchargement de ces documents que les promoteurs de cette campagne sauront si c’est un succès ou non. Une convention de partenariat a, par ailleurs, été signée avec la Haute Autorité de santé (HAS), qui compte tirer des enseignements de cette expérience pilote, menée en Rhône-Alpes. L’évolution de la consommation de psychotropes en Rhône-Alpes sera particulièrement suivie par l’assurance-maladie, qui fera un bilan à la fin de l’année. « Mais avec beaucoup de prudence dans l’interprétation, car une diminution des prescriptions ne signifie pas que les prescriptions seront meilleures, ce sera un élément de plus dans l’évaluation », conclut le Dr Olaya.
(1) Réalisée également avec le Conseil Régional de l’Ordre des Médecins, le Conseil régional de l’Ordre des Pharmaciens, le Groupement régional de santé publique, qui cofinance pour moitié cette campagne avec l’URML, et les représentants des usagers.
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