Le discours dominant est que nous manquons de médecins. Côté libéraux, les zones sous-médicalisées semblent s’étendre chaque jour, que ce soit en zone rurale ou périurbaine, et chez les hospitaliers, les postes vacants restent nombreux. Pourtant, les chiffres de l’Ordre montrent qu’avec un effectif total de 258 153 médecins inscrits au tableau au 1er janvier 2009, le corps médical s’est accru de 1,2 % par rapport à 2008, même si le nombre de ceux qui sont en activité régulière baisse pour la première fois de 2 %.
Alors, peut-être faut-il aussi chercher du côté de l’évolution des modes d’exercice et des mentalités un début de réponse à ce sentiment de pénurie. Chez les libéraux, la charge de travail administratif s’est considérablement accrue ces dernières années, grignotant d’autant de temps médical. Selon Union Généraliste, le temps de travail hebdomadaire moyen d’un praticien libéral est de 60 à 62 heures par semaine, parmi lesquelles 8 à 9 heures de télétransmission et de travail administratif ou comptable. Les jeunes diplômés répètent à l’envi qu’il y a une vie après le travail, et n’entendent pas consacrer à l’exercice autant d’heures que leurs aînés.
Enfin, la féminisation de l’exercice rogne également sur le temps médical ; les femmes médecins, pour des raisons sociologiques et familiales, travaillant moins en moyenne que leurs confrères masculins. Le tableau de l’Ordre recense 97 461 femmes, c’est-à-dire 38 % des effectifs globaux. Enfin, chez les hospitaliers, même si ceux-ci se plaignent à juste titre de ne pouvoir toujours profiter pleinement de la réduction du temps de travail en raison du nombre de postes vacants, les RTT ont contribué à diminuer les plages horaires travaillées.
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