Aide à l’installation et à la création de projets

naissance du guichet unique virtuel

Publié le 30/06/2011
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Crédit photo : S TOUBON

CE DEVAIT devait être un guichet unique d’aide à l’installation. Ce sera une plate-forme d’appui, accessible par Internet. Le dispositif tant réclamé par les étudiants et les internes en médecine pour faciliter l’information et l’orientation des futurs médecins verra le jour demain dans les 26 agences régionales de santé (ARS).

Ce nouveau service doit faciliter l’orientation des professionnels de santé - médecins, pharmaciens, dentistes, kinésithérapeutes, infirmiers, sages-femmes et pédicures podologues - en formation et en exercice, les familiariser aux services proposés par les différents acteurs en région mais aussi les accompagner dans les moments clés de leur carrière. Il était attendu depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) adoptée en juillet 2009. À plusieurs reprises, le Président de la République et le ministre de la Santé ont expliqué qu’ils misaient sur ce « guichet unique » pour simplifier l’installation ou raccourcir les délais de créations de maisons ou pôles de santé. « La plate-forme d’appui aux professionnels de santé (PAPS) doit permettre de rendre l’offre de services cohérente, compréhensible et accessible afin de faire en sorte qu’un professionnel qui se pose une question puisse être dirigé vers l’acteur le plus à même de l’aider », explique le ministère de la Santé (1). Différentes enquêtes menées auprès des étudiants et des internes montrent une méconnaissance totale des conditions d’exercice en libéral, des aides à l’installation existantes et la difficulté à identifier le bon interlocuteur.

Interface.

La PAPS a donc plusieurs objectifs à commencer par la présentation détaillée des formations initiales des différentes professions de santé. Les plates-formes seront tenues de renseigner les carabins sur les contrats d’engagement de service public (CESP). Pour aider les futurs diplômés à préparer leur installation, elles pourront réaliser des études préalables, identifier les zones d’installation prioritaires et les aides disponibles.

Les professionnels de santé pourront être orientés et accompagnés dans leur démarche d’installation en disposant des coordonnées des interlocuteurs des caisses primaires, des Ordres ou des collectivités territoriales. L’outil leur permettra de connaître les financements possibles et les démarches à entreprendre pour développer un projet d’exercice regroupé.

Depuis quelques mois, les ARS de Bourgogne et de Franche-Comté ont été retenues pour expérimenter la mise en place de la plate-forme avec le ministère de la Santé. « Nous avons organisé plusieurs réunions avec les professionnels concernés pour leur apporter, sur un site unique, des informations et des orientations qui leur fassent gagner du temps », commente Pierre Guillaumot, directeur de l’offre de santé à l’ARS Franche-Comté.

La jeune génération accueille le nouveau dispositif avec un relatif enthousiasme. « Un site internet, ce n’est déjà pas mal, estime Pierre Leblanc, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Il faudra voir si les informations sont accessibles et si derrière, il y a des interlocuteurs en cas de besoin ». Selon lui, cet outil devrait en particulier aider les étudiants et les internes qui souhaitent souscrire un CESP à avoir une meilleure connaissance des zones sous denses dans lesquelles ils devront s’installer à l’issue de leur formation.

Quelques clics ne suffisent pas.

« Ce portail est un premier pas qui montre la volonté du gouvernement d’apporter des réponses aux problèmes de démographie médicale, analyse Yann Zieba, porte-parole de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Un site internet est incontournable pour communiquer des informations pratiques mais on ne pourra pas aider quelqu’un à s’installer en seulement quelques clics. Une installation demande un suivi personnalisé avec une aide à la réflexion sur le lieu précis d’ouverture ou de reprise de cabinet ».

Les ARS devraient répondre à cette attente. « Nous voulons aller au-delà de la plate-forme internet et offrir un espace d’accueil pour aider à l’installation et réorienter vers les autres institutions en fonction des demandes, explique Pierre Guillaumot. Mais l’idée de mettre 7 institutions sur un même lieu n’était pas gérable ».

La préparation des plates-formes d’appui a demandé beaucoup de travail et les 26 régions ne seront pas forcément toutes opérationnelles le jour J. « Nous avons une réunion le 7 juillet et je ne suis pas sûr que nous serons prêts d’ici-là », explique Matthieu Picard, directeur adjoint de l’URPS « médecins » (union régionale des professionnels de santé) en Bourgogne. Le responsable confie avoir été surpris de la façon peu concertée dont le site a été conçu. « Le ministère de la Santé a pris la main et nous a fait passer des documents précis sur le logo de la plateforme, un guide méthodologique et un chemin de fer du site de 115 pages. Nous croyons en l’utilité de cet outil mais il est important que les professionnels puissent se l’approprier ! »

(1) Les plates-formes d’appui aux professionnels de santé seront accessibles demain à l’adresse suivante www.[nom de la région].paps.sante.fr.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8992