Le nouveau service du réseau de complémentaires Santéclair, à savoir une téléconsultation ORL réalisable directement dans des centres auditifs partenaires pour réduire les délais, a fortement agacé les audioprothésistes et les médecins ORL. À tel point que Santéclair monte au front ce mercredi pour défendre son opération et récuser toute « dérive ».
Selon l'entreprise, ce service promu depuis octobre répond à des « enjeux de santé publique », dans le « strict respect de l’encadrement légal existant ». Santéclair pointe les conséquences « particulièrement délétères » du déficit auditif sur la santé des personnes, à l'heure où le premier appareil auditif est acquis « en moyenne à 72 ans ». « Tous les acteurs intervenant dans la filière audiologie se doivent d’intervenir, à leur niveau, face à cette urgence de santé publique dans un contexte démographique marqué par l’augmentation des personnes à prendre en charge », argumente Santéclair pour justifier cette téléconsultation ORL dans ses centres partenaires.
Pas de lien économique
L’appareillage en audioprothèse passe par une prescription du médecin ORL, après réalisation d’un examen auditif et achat chez un audioprothésiste. Or, les personnes ayant des problèmes d’audition sont à peine plus d’une sur deux à avoir déjà consulté un ORL, avance Santéclair. « Quand on sait les difficultés à obtenir rapidement des rendez-vous médicaux spécialisés dans de nombreux territoires, la facilitation du rendez-vous auprès d’un ORL par téléconsultation est un service rendu au patient [...] », plaide la plateforme.
Quant aux accusations de non-respect du parcours de soins ou de compérage, Santéclair se contente de rappeler « qu’aucun de ses services n’a jamais été condamné pour contrevenir aux dispositions légales et déontologiques ». La possibilité du recours à la téléconsultation ORL dans des centres d’audioprothèses s’inscrit « dans le respect scrupuleux des conditions de l’exercice professionnel des médecins y participant ».
Le lieu où les spécialistes ORL téléconsultent est celui de leur exercice habituel et « aucun lien de compérage n’existe entre médecins et audioprothésistes », qui ne se connaissent pas et n’ont pas de lien économique, assure Santéclair. Enfin, le patient n’a « aucune obligation de s’équiper » dans le centre où lui est proposée la téléconsultation.
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