PRÉSIDENT du mouvement « Debout la République », Nicolas Dupont-Aignan organisait samedi dernier à l’Assemblée nationale une convention nationale sur le thème « Sauver le système de santé français ». À cette occasion, le candidat déclaré à la présidentielle de 2012, a tout d’abord évoqué la question des honoraires médicaux et de la répartition des praticiens sur le territoire national. « Nous ne pouvons pas continuer ainsi avec les abus du secteur II », a-t-il lancé, rappelant par ailleurs que s’ils sont « attachés à la liberté, les médecins ont un devoir de répartition équilibrée ». Le député de l’Essonne fait la comparaison avec les pharmaciens « qui ne s’installent pas là où ils veulent ». Pour lui, la seule solution passe par la mise en place d’un contrat entre l’assurance-maladie et les médecins, « qui encadrerait le montant des dépassements en secteur II, augmenterait les honoraires opposables, et répartirait mieux l’ensemble du corps médical sur le territoire ». En échange de ces engagements de la profession, les médecins gagneraient une meilleure organisation, notamment avec le financement de maisons de santé pluridisciplinaires, moins de paperasseries et de tâches administratives, et enfin des honoraires nettement valorisés, avec moins de différences de revenus entre médecins de secteur I et II. « Pourquoi, s’est-il interrogé, y aurait-il d’un côté des médecins qui mangent la plus grosse part du gâteau, qui s’installent au soleil avec des honoraires libres, et de l’autre les soutiers, qui exercent en zones peu attractives avec des honoraires encadrés ? Il faut casser ce mur entre les médecins du tiers état et ceux de l’aristocratie ».
Le levier des recettes.
Côté comptes de la Sécu, le constat de Nicolas Dupont-Aignan est simple. Selon lui, le rationnement prévisible des soins est dû à un manque de recettes, plus qu’à une gabegie dans les dépenses, « dont on essaie de convaincre les Français qu’ils en sont les responsables ». De plus, selon lui, « la Sécu est menacée de destruction sous le poids de la rapacité des lobbies ». Le patron de « Debout la République » préconise donc de remettre l’emploi au cœur de la politique pour améliorer les recettes de la Sécurité sociale, « faute de quoi nous ne pourrons jamais financer à la fois la branche maladie, la dépendance et les retraites ». Mais, lucide sur l’emploi, Nicolas Dupont-Aignan propose également de baisser les charges pesant sur le travail, et d’en transférer une part sur la TVA et les revenus du capital.
Au sujet des laboratoires pharmaceutiques, le député de l’Essonne ne mâche pas ses mots, les décrivant sous les traits d’entités « féodales », dont il faut « casser la toute puissance ». Pour cela, il souhaite se doter d’outils adaptés, comme « un véritable ministère de la Santé publique à l’autorité indépendante, car le ministère actuel est la proie de lobbies ». Certes, lâche-t-il, « les entreprises pharmaceutiques sont utiles aux citoyens », mais ce qui est contestable à ses yeux, c’est le « monopole » dont jouissent ces entreprises privées dans la mise au point de nouveaux traitements. « Peut-être faudrait-il en nationaliser un ou deux, s’interroge-t-il, et dans ce cas, pourquoi pas Servier ? » Gros succès dans la salle où sont réunis une bonne centaine de militants et cadres du mouvement.
Le programme complet du candidat à la présidence de la République sera rendu public lors de l’université d’été de son mouvement, qui se tiendra les 10 et 11 septembre prochains à Dourdan dans l’Essonne.
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