Le tiers payant généralisé n'a pas été jeté aux oubliettes : tel est le message martelé ce week-end par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui a multiplié les tweets précisant sa position sur le sort de cette réforme sensible inscrite dans la loi de santé.
Interrogée par Ruth Elkrief tout à l'heure, j'ai pu clarifier ma position sur le tiers payant généralisé.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 8 juillet 2017
Je tiens au TPG : c'est une mesure qui permet l'accès aux soins des personnes les plus démunies, les plus éloignées du système de santé.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 8 juillet 2017
J'examine actuellement les conditions de sa mise en place. Les difficultés techniques rencontrées par les médecins doivent être résolues.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 8 juillet 2017
Comme elle l'avait annoncé dans nos colonnes, jeudi 6 juillet, la ministre de la Santé rappelle avoir diligenté une mission IGAS sur la faisabilité technique du tiers payant, une façon de se donner de l'air. « J’attends ses conclusions pour la fin de l’été », a-t-elle confié au « Quotidien du médecin ».
J'ai lancé une mission IGAS pour évaluer la faisabilité du TPG. Je ne remets pas en cause son principe, que j'approuve.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 8 juillet 2017
Parenthèse ou abrogation ? Sur RTL, jeudi dernier, la ministre avait expliqué qu'elle souhaitait surtout éviter une réforme qui serait paperassière ou chronophage pour les médecins.
Plusieurs journaux en ont tiré la conclusion que la réforme du tiers payant généralisé était désormais suspendue sine die, voire enterrée en douceur, la prochaine étape d'extension à tous les patients étant programmée en novembre (pour la part remboursée par l'assurance-maladie, la part complémentaire restant de toute façon facultative).
En réalité, le gouvernement se donne un peu de temps avant un arbitrage délicat : il s'agit de ne pas renoncer à une réforme toujours soutenue par une majorité de patients et en même temps de ne pas braquer une profession médicale que le gouvernement tente de reconquérir. Une équation compliquée au menu de la rentrée...
Prendre le temps nécessaire pour identifier et adopter les meilleures méthodes de sa mise en place permettra la réussite du TPG.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 8 juillet 2017
Les syndicats de médecins libéraux de leur côté n'ont pas manqué, ces derniers jours, de saluer l'ouverture du ministère et de lui réclamer... d'aller jusqu'au bout : la fin de toute obligation sur le tiers payant.
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