LE QUOTIDIEN – Quels seront les temps forts de votre 12e congrès ?
PR VINCENT RENARD – Plus de 100 présentations scientifiques centrées sur la pédagogie ou la recherche sont programmées. Nous allons présenter une approche notoirement différente de la prise en charge des patients diabétiques de type 2. Nous ne sommes pas d’accord avec la récente recommandation de la HAS sur les traitements hypolipémiants qui n’est pas conforme aux données de la science. Nous évoquerons également les nouvelles pratiques pédagogiques, la réforme du 2e cycle, l’harmonisation des DES ou la certification des compétences. Notre congrès allie la rigueur de la science à l’intérêt de la pratique, ce qui en fait un espace resserré assez unique. Quelque 800 généralistes participeront cette année, des enseignants de médecine générale, des maîtres de stage et des jeunes (chefs de clinique et internes).
Le CNGE fête ses 30 ans. Pensiez-vous que la construction de la filière universitaire serait aussi difficile ?
Personne n’imaginait qu’il faudrait 30 ans pour arriver où on en est. Les premiers enseignants associés ont été nommés en 1991-1992. Les ministères nous disaient alors qu’il faudrait 10 ans pour connaître les premiers titulaires. Nous avons attendu 20 ans. La création de la filière universitaire ne va pas à la vitesse que nous souhaiterions. Les pouvoirs publics doivent comprendre que l’enjeu n’est pas seulement universitaire. Aujourd’hui se pose un problème d’accès aux soins qui demande une structuration du système de santé autour des soins primaires. Cela nécessite de former des médecins généralistes.
Le gouvernement veut renforcer la formation dans les cabinets de ville, encourage le travail en équipe, augmente le nombre de maîtres de stage...
Quand je vois cet affichage, je suis ravi ! Mais les faits sont têtus. Le nombre d’internes a nettement augmenté ces dernières années, alors que les généralistes enseignants sont dans un sous-effectif absurde, qui ne rend pas possible une formation efficiente de la médecine générale à une échelle industrielle.
Nous devons chaque année nous bagarrer pour obtenir quelques postes au compte-gouttes d’enseignants associés. Les enseignants de médecine générale ne sont pas aveugles et sourds, ils savent que l’on est dans une situation budgétaire compliquée mais il arrive un moment où le politique doit orienter ses choix en fonction des stratégies annoncées.
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