« La féminisation de la profession, loin d’être une difficulté, est un fait incontestable », a rappelé le CNOM, précisant que « 45 % des médecins sont des femmes », mais qu’elles représentent « 58 % des nouveaux médecins inscrits » à l’Ordre cette année. « Cette féminisation profite le plus largement au secteur libéral » puisque « 60 % des médecins généralistes libéraux de moins de 40 ans sont des femmes ». « Les difficultés à concilier vie professionnelle et vie privée sont des difficultés rencontrées par les hommes comme par les femmes, insiste l’Ordre. C’est une évolution de fond des nouvelles générations de médecins qui n’est absolument pas limitée à un genre particulier. »

Mayet enfonce le clou

Devant l’ampleur pris par la polémique, le sénateur Mayet a tenté de justifier ses propos, il y a deux jours, dans un entretien à Public Sénat : « À la fin de leurs études, les jeunes femmes médecins n’ont pas envie de partir à la campagne. Elles ont peur de l’isolement. Elles ont, en général, entamé une trajectoire de femmes mariées, prêtes à assumer deux, trois ou quatre maternités. Or, c’est difficile de s’arrêter, lorsqu’on est médecin à la campagne, le temps de faire un enfant. Les jeunes femmes médecins ont donc plutôt tendance à recherche un emploi dans des maisons de santé – dans lesquels se regroupent plusieurs praticiens, en ville. »

La secrétaire d’État en charge des droits des femmes a regretté ce dérapage : « Au Sénat, Jean-François Mayet est "quand même là" pour faire des lois », a tweeté Pascale Boistard.