MÉDECINS, INTERNES, sages-femmes, infirmiers… Ils sont près de 900 à lire sur Facebook les « Chroniques d’un médecin remplaçant », écrites depuis février par celui qui se fait appeler Dr Ken, rapport à une précédente coupe de cheveux plus ou moins glamour « proche de celle de BHL ». Cet homme de 37 ans a conservé l’humour potache des carabins, dont un bon nombre se divertit des « anecdotes amusantes, parfois un peu trash, [d]es coups de cœur et de gueule » de ce médecin généraliste, spécialisé en pédiatrie et remplaçant en Eure-et-Loir.
Après six ans de « rempla », le praticien espère « se poser » en association dans un cabinet libéral. « À la rentrée, je devais travailler deux jours par semaine avec un confrère de 64 ans, mais cette transition en douceur pour les patients n’aura finalement pas lieu », regrette-t-il. Pour des raisons de santé, le médecin en fin de carrière doit précipiter son départ à la retraite. Dans un département durement touché par la crise de la démographie médicale (110 généralistes pour 100 000 habitants quand la moyenne nationale en compte 147), le « Dr Ken » n’a que quelques mois pour réunir la somme nécessaire à la reprise complète d’activité du cabinet médical.
Cagnotte
« Entre la conformité aux normes de sécurité et d’accessibilité pour les patients handicapés, la mise à jour informatique et le reste, j’ai besoin de 10 000 euros », affirme le jeune médecin qui, pressé par le temps, a décidé de faire appel à la générosité de ses « amis » virtuels et de leurs réseaux, appelés à participer à une cagnotte commune. Résultat : plus de 200 euros en moins de 24 heures. « Ma démarche va peut-être déranger, reconnaît-il. Pour moi, c’est une façon de continuer une aventure que je partage avec des confrères et d’autres professionnels de santé depuis la création de ma page Facebook.Et c’est très touchant de voir que les étudiants sont les premiers donateurs pour mon projet ».
L’Ordre départemental, qui doit donner son aval à l’éventuelle installation, se réunira à la fin du mois. « Si ça ne marche pas, tant pis, déclare le jeune médecin. Une association caritative pourra toujours bénéficier des fonds ».
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