DE NOTRE CORRESPONDANTE
CELA FAIT PRESQUE un an maintenant qu’a été lancée, par le conseil régional de PACA, la création de maisons régionales de santé (MRS). « Nous résistons face à la loi de la finance mondiale pour défendre des valeurs comme l’accès égal pour tous aux soins », explique le président socialiste de la Région, Michel Vauzelle. Cette action permet de soutenir ou de développer des structures originales pour répondre aux besoins de santé de chaque territoire. Après avoir organisé des auditions en octobre 2010 pour affiner le diagnostic sur ce thème, divers appels à projets ont été lancés dans les six départements qui constituent la région, auprès des structures existantes, associations ou professionnels de santé.
« En décembre, un budget de 2,7 millions d’euros sera voté, qui permettra le soutien ou la création de 6 à 8 structures dans un premier temps », assure encore Michel Vauzelle. Des projets sont en cours de réalisation à Trets et Miramas dans les Bouches du Rhône, à Carcès dans le Var, Castellane dans les Alpes-de-Haute-Provence. Deux sont prévus en montagne dans les Écrins et le Queyras. L’implantation de centres médicaux intéresse particulièrement ces départements alpins, touchés très largement par la désertification médicale.
Le Queyras privé de généralistes.
Dans le Queyras par exemple, il n’y a plus de médecin généraliste depuis le 10 septembre dernier. « C’est particulièrement dramatique sur notre territoire, raconte Martine Croce, responsable du service Aînés de l’association ACSSQ basé à Ayguilles. Les routes sont très souvent enneigées, il faut aller loin pour consulter un médecin, c’est dur quand il y a urgence et grave pour nos personnes âgées qui ont besoin d’un suivi régulier. Nous avons eu plusieurs réunions avec le groupe intercommunal pour trouver une solution. » L’émergence d’une maison régionale de santé à Ayguilles paraît une bonne solution. « Cette localité a une spécificité, explique Ladislas Polski, conseiller régional délégué aux MRS, elle possède un hôpital local. Nous proposons en collaboration avec l’agence régionale de santé [ARS] d’adosser une permanence de soins avec un médecin hospitalier à temps partiel et des vacations de médecins de Gap. Nous devons toujours songer à enrichir l’offre de soins, avec des politiques ciblées et novatrices. »
Des réflexions sont menées aujourd’hui sur des rémunérations forfaitaires de médecins ou le développement de télémédecine dans ces centres. Par ailleurs, l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et le CHU de Nice ont sollicité la Région pour développer des structures dans les quartiers difficiles en zone urbaine. Le conseil régional n’exclut pas non plus de soutenir, dans une seconde phase, les centres mutualistes déjà existants, en proie aujourd’hui à de réelles difficultés financières. L’appel à projets n’est pas terminé et les élus régionaux entament une tournée de territoires pour relancer la dynamique.
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