Surchargés, harcelés, sous-payés : les généralistes sont prêts à en découdre, selon l’UNOF

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Publié le 25/09/2015

Dans le cadre des élections professionnelles, l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF, branche généraliste de la CSMF) vient d’achever son tour de France .

En un mois, le van aux couleurs du syndicat a parcouru 6 164 km, effectué 14 étapes, réalisé 11 actions « coup-de-poing » devant les ARS et CPAM, visité 13 confrères et organisé 14 réunions d’information avec un mot d’ordre : non à la loi de santé qui démantèle le métier de médecin et étatise le système de santé.

Sur le terrain, le syndicat a rencontré des généralistes prêts à en découdre. « Ils veulent faire entendre leur voix, explique le président de l’UNOF, le Dr Luc Duquesnel. Ils savent que s’ils ne prennent pas leur avenir en main, rien ne changera. » Les médecins s’opposent à la dispense d’avance de frais, mesure phare du projet de loi de santé de Marisol Touraine. « Le tiers payant social est déjà appliqué par les médecins, mais le généraliser n’arrangera pas l’accès aux soins », résume le Dr Duquesnel.

La revalorisation tarifaire, enjeu crucial

Ce tour de France a permis au syndicaliste de mesurer l’exaspération de la profession. La plupart des généralistes consacrent chaque jour 1 h 30 à la paperasse administrative (renouvellements PIRES, arrêts maladie, dossiers pour les maisons de retraite, etc.), souvent le soir après leurs consultations. Selon l’UNOF, il est urgent, pour se dégager du temps médical, que les généralistes obtiennent des aides pour embaucher une secrétaire, pourquoi pas dans le cadre de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP).

Le contrôle tatillon des caisses sur les indemnités journalières ou encore la mise aux normes des cabinets tourmentent également les médecins. Le fossé s’est singulièrement creusé entre les pouvoirs publics et la profession. « Les gens ne savent pas ce que c’est que la vraie vie des généralistes », lâche le Dr Duquesnel.

La revalorisation tarifaire est aussi devenue un enjeu crucial. « Le C à 23 euros est blessant, quel regard porte-t-on sur l’exercice du métier ? », s’alarme le patron de l’UNOF. Les consultations polypathologies, de patients chroniques et de prévention sont longues et leur rémunération n’est pas à la hauteur.

Le ras-le-bol est général. À la fin de l’année, des médecins « prendront » le C à 25 euros, pronostique le Dr Duquesnel. Le C à 25 euros n’est pourtant pas « l’enjeu des prochaines négociations conventionnelles », poursuit-il. La CSMF milite toujours pour un C à au moins 30 euros qui augmenterait en fonction de la complexité de l’acte médical.

Ce vendredi, l’UNOF effectuait sa dernière action coup-de-poing devant le siège de la CNAM à Paris. Lundi, le président s’envolera en Martinique avant de rencontrer, mercredi, des médecins en Guyane.


Source : lequotidiendumedecin.fr