Incendiés, cambriolés et inondés… C'est dans cet état que les cinq médecins, les quatre infirmiers, la psychologue et la diététicienne du cabinet médical Avicenne, à Barentin (Seine-Maritime), ont retrouvé leurs locaux jeudi au petit matin.
Cabinet médical 5mg 4ide psy et diet vandalisé, incendié, inondé. Une bonne journée...
— stephane pertuet (@pertuet) 25 mai 2017
« J'ai été appelé par mon collègue infirmier jeudi matin tôt, quand nous sommes arrivés au cabinet, les pompiers étaient déjà là, il y avait de l'eau partout et un tiers du cabinet était brûlé », raconte au « Quotidien » ce vendredi le Dr Stéphane Pertuet, 52 ans, l'un des médecins généralistes de ce cabinet de groupe.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs personnes malveillantes se sont introduites dans les différents bureaux du cabinet en fracturant les fenêtres et les cloisons, sans aller dans la pièce centrale par laquelle entrent les patients. « Dans cette pièce du milieu, il y a une alarme, précise le Dr Pertuet. On peut donc penser que les responsables connaissaient le cabinet. » « Ils sont repartis avec quelques pièces, des bricoles, et ont mis le feu dans le bureau de la psychologue, dans lequel il y a un canapé, poursuit le médecin. Par chance, une canalisation se trouvait dans le faux plafond, l'incendie l'a fait fondre et l'inondation a arrêté le feu... »
Des dizaines de milliers d'euros de dégâts
Un tiers du cabinet a été détruit par les flammes, le rendant inexploitable pour le moment, car l'eau et l'électricité ont été coupées. Les dégâts sont estimés à plusieurs dizaines de milliers d'euros.
La diététicienne et la psychologue ont été relogées dans les appartements attenants à l'école primaire, les infirmiers dans les locaux de la médecine du travail de la mairie, et les cinq généralistes consultent désormais via une permanence dans la maison de garde.
« La mairie a été réactive et un assureur est intervenu rapidement, nous espérons pouvoir retravailler dans nos locaux d'ici à une semaine », espère le Dr Pertuet, installé depuis 25 ans dans la commune, par ailleurs élu FMF à l'Union régionale. « Nous sommes passés à deux doigts du drame car nous n'avions pas d'assurance perte d'exploitation, et si la totalité du cabinet avait été détruite nous aurions perdu notre outil de travail pendant un an… »
« On se rend compte de notre vulnérabilité dans ces moments-là », poursuit le médecin, déjà cambriolé il y a deux ans et qui se dit « abattu ». « Heureusement, nous sommes une équipe très soudée… », souligne-t-il. Les membres du cabinet ont d'ailleurs reçu plusieurs messages de soutien sur Twitter. L'enquête de la police est en cours.
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