C'est un crowdfunding d'un genre un peu particulier qui se termine mardi prochain. A ce jour, un peu moins de 56 000 euros ont été récoltés - sur un objectif de 120 000 - par la commune de Glanges (Haute-Vienne) pour créer un « cabinet médical à la pointe ». Dans un territoire touché par la désertification médicale, cette petite commune d'environ 500 habitants, située à 30 km de Limoges, a, en effet, décidé de rénover (notamment sur le plan énergétique), un ancien bâtiment de poste, pour pouvoir ensuite y proposer « une offre de soins complète » à la population.
Les locaux ont vocation à accueillir un premier cabinet de deux infirmières libérales et une activité de téléophtalmologie. « Un troisième cabinet est disponible. Un médecin serait l’idéal, même si je n’y crois pas trop. Mais on pourrait aussi accueillir des ostéopathes ou des sages-femmes », ambitionne la jeune et dynamique maire de 43 ans.
Un premier cabinet pour deux infirmières
L’histoire démarre en 2001, quand la mairie acquiert l'ancienne poste pour la réhabiliter en logement social. Loué durant quelques années, le bâtiment, est inoccupé depuis six ans. Grand et mal isolé, il se révèle être un véritable gouffre énergétique. L’idée de construire un cabinet prendre forme quand la mairie apprend en décembre 2020 que deux infirmières installées en libéral souhaitent déménager leur cabinet.
« Accueillir sur Glanges un cabinet infirmier était une opportunité à saisir. C’était le seul espace que nous pouvions leur proposer (de plain-pied, dans le centre bourg, à proximité de places de stationnement et notamment pour les personnes à mobilité réduites) », se souvient Émilie Gillet. La municipalité en profite alors pour se renseigner sur les professions médicales qui manquent manquantes sur le territoire, puis décide d’installer une activité de téléophtalmologie.
En l'absence d'ophtalmologiste dans un rayon de 20 km, les habitants du territoire avaient en effet des difficultés à obtenir des rendez-vous. « Les délais sont extrêmement longs et les cabinets géographiquement éloignés (Limoges ou Saint-Yrieix-La-Perche) », confirme la maire de Glanges.
Projet à 360 000 euros
Pour financer ce projet estimé à 360 000 euros, elle a fait appel à une plateforme spécialisée dans le prêt participatif, Villyz. Les citoyens qui le souhaitent peuvenr avancer à la mairie de Glanges, via la plateforme, une somme allant entre 1 000 et 2 000 euros pour financer les locaux. Il s’agit en effet d’emprunt et non de dons, les prêteurs seront remboursés progressivement sur sept ans, avec un taux de 1,2 %. Objectif : récolter 120 000 euros grâce aux prêts citoyens, la mairie et l’État - via le programme France Relance (73 000 euros) - compléteront le financement.
« Ici, il faut faire 30 km pour trouver des spécialistes. Ce centre de santé devrait nous permettre de garder et d’attirer de nouvelles familles et de maintenir ouvertes les écoles ! », espère Émilie Gillet.
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