À une semaine des élections aux URPS, le SML craint le « bug » informatique et martèle ses priorités « 100 % libérales »

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Publié le 24/03/2021

Crédit photo : S.Toubon

À l’occasion des 40 ans du Syndicat des médecins libéraux (SML, fondé en 1981 par le Dr Dino Cabrera), son président Philippe Vermesch a voulu occuper le terrain ce mercredi à une semaine exactement du début des élections aux URPS (31 mars au 7 avril).

Le stomatologue du Var a déclaré craindre un taux d’abstention plus élevé que lors des élections précédentes (en érosion constante, autour de 40 % en 2015), malgré le vote électronique censé faciliter le scrutin. « La procédure n’est pas si simple. Le médecin doit d’abord aller une première fois sur le site de vote et entrer son identifiant reçu par courrier, son numéro d’inscription à l’Ordre et son numéro de portable. Il reçoit ensuite un code de vote par SMS, qu’il doit rentrer sur le site pour finaliser son vote », détaille le Dr Vermesch, envisageant même « un bug informatique ».

Autre inquiétude, avec cette campagne exclusivement digitale très particulière en période de crise sanitaire : le fait que les médecins écartent de nombreux mails et n’aient pas pris le temps de consulter les professions de foi des syndicats, qui n’ont pas été envoyées par la Poste. Un climat peu propice à une participation massive.

Transferts de tâches qui court-circuitent

Dans ce contexte, le SML a remis en avant plusieurs points de son programme aux valeurs « 100 % libérales ». Au menu notamment, la consultation de base à 45 euros, moyenne européenne, le paiement à l’acte prédominant – 80 % de la rémunération minimum –, la sauvegarde du secteur II et le développement d’espaces de liberté́ tarifaire pour tous.

Mais dans la dernière ligne droite, la centrale polycatégorielle cible particulièrement certains transferts de tâches imposés ou envisagés « qui court-circuitent le médecin », à l’instar de mesures inscrites dans la loi Ségur (« proposition de loi Rist ») toujours en cours d’examen parlementaire. « C’est le cas notamment avec l’élargissement des compétences des sages-femmes face aux gynécologues médicaux, qui sont de moins en moins nombreux. Or quand elles ont un problème lors d’un accouchement, c’est le gynécologue qui est appelé et donc c’est sa responsabilité civile professionnelle qui est engagée, pointe le Dr Vermesch. Nous ne sommes pas contre les transferts de tâches mais cela doit se faire en coordination ouverte avec les médecins, dans la limite du parcours de soins. »

Le credo des équipes de soins ouvertes

Côté organisation toujours, pour améliorer la coordination de façon souple et pragmatique, le SML défend « les équipes de soins ouvertes », plutôt que les équipes de soins primaires (ESP) ou spécialisés (ESS), jugées bureaucratiques. Le principe ? « Tout part du suivi d’un patient à domicile par un médecin, un infirmier ou un kiné. Le professionnel de santé remplit une grille d’inclusion et si tous les critères sont remplis, le patient entre dans l’équipe de soins ouverte », détaille le président du SML. Les professionnels sont ensuite contactés via une application d’échanges sécurisés, et tracés pour leurs interventions. La caisse, dans la boucle, honore chaque professionnel avec un forfait négocié « Il peut y avoir autant d’équipes que de patients suivis, et chaque patient peut changer d’équipe s’il n’est pas satisfait. La caisse a accès à la liste et peut voir à combien d’équipes participe chaque médecin », précise le président du SML. Le Dr Vermesch a soumis un cahier des charges à l’Assurance-maladie pour l’appli de coordination et espère entrer en discussion sur les forfaits et leur montant.

Le syndicat est revenu sur l’actualité de la vaccination contre le Covid, exhortant le gouvernement à « accélérer la cadence » alors qu’il reste 3 millions de personnes de plus de 75 ans à vacciner. « Il n’y a toujours pas assez de lisibilité et visibilité sur le sujet, a déploré le patron du SML. Quant aux vaccinodromes, pourquoi pas, mais j’attends de voir si on aura le nombre de doses promises par semaine. »


Source : lequotidiendumedecin.fr