1965. Changement d’internes dans le service du Pr Jean Hamburger. Un nouveau venu présente le cas d’un patient à la visite du patron.
L’interne : « Ce jeune garçon de 15 ans associe curieusement un purpura rhumatoïde à une malformation du bas uretère. Il a subi une réparation chirurgicale correctrice, en pleine poussée de son purpura, avec hémorragie, décompensation rénale et septicémie dans les suites opératoires, ce qui l’a mené dans notre service. »
Le patron : « Vous avez utilisé trois expressions que je ne souhaite pas entendre ici. Il est certainement désagréable pour ce malade de se faire traiter de “jeune garçon??, ne mettez pas d’adjectifs dans vos présentations. Les associations de maladies ne sont curieuses que pour le médecin, toujours pénibles pour le malade. Il est des termes inutilisables au lit du malade parce que trop inquiétants, pour une septicémie, si vous ne trouvez pas de mot, utilisez une périphrase, je vous en prie. » Fin de la leçon.
À la fin de la visite, la surveillante vient chercher l’interne, lui expliquant que le patron a fait pleurer l’adolescent. Il se rend à son chevet. Le « jeune garçon », déjà remis de ses larmes, l’air inquiet, lui demande alors : « Docteur, c’est grave une périphrase ? »
Qui a remarqué qu’en 1965 on disait « le malade » ?
Pioché dans la lettre des Anciens de l’AP, n° 38, juin 2010.
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