Une première consultation proposant le Truvada (emtricitabine/ténofovir disoproxil) à des personnes en situation à risque d’infection par le VIH dans le cadre d’une prophylaxie pré-exposition (PrEP) ouvrira dès la semaine prochaine au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis. C’est ce qu’a indiqué au « Quotidien » le Pr Jean-Michel Molina, chef du service et principal investigateur de l’essai ANRS Ipergay, qui a montré l’intérêt de cette stratégie de prévention chez les hommes ayant des relations sexuelles non protégées avec des hommes (HSH).
Selon le Pr Molina, d’autres services devraient rapidement emboîter le pas de l’hôpital Saint-Louis, notamment à Paris, à Lyon et à Nice : « tous les services qui ont participé à l’essai Ipergay et qui ont une bonne expérience de la prescription du Truvada dans le cadre de la PrEP sont susceptibles de le faire », explique-t-il.
Cette ouverture interviendra plus d’une semaine après que la commission d’évaluation initiale du rapport bénéfice/risque des produits de santé se soit prononcée en faveur de la mise en place d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du Truvada, dans le cadre de PrEP.
Une situation inconfortable
Depuis la fin de l’essai ANRS Ipergay, les infectiologues comme le Pr Molina sont dans une situation inconfortable : alors que les recommandations de l’OMS et la version 2015 du rapport Morlat donnent toutes les clés pour la prescription du Truvada dans le cadre de la PrEP, il n’existe toujours pas de cadre légal précis, et surtout de remboursement, pour déployer cette nouvelle stratégie de prévention.
De fait, les prescriptions réalisées à partir de la semaine prochaine se feront hors AMM et les traitements ne seront pas remboursés. « Nous voulons avant tout proposer à ceux qui le souhaitent une information complète sur ce qu’est la PrEP, précise le Pr Molina, cette consultation sera ouverte à toutes les personnes se trouvant dans des situations à risques ».
Selon le rapport Morlat, les principaux concernés sont les HSH et les personnes transgenres, auxquels peuvent se rajouter d’autres groupes, comme les consommateurs de drogues injectables ou les personnes en situation de vulnérabilité exposées à des rapports sexuels à haut risque.
Concernant le type de PrEP proposé, en continue ou à la demande, le Pr Molina estime que l’important « reste que l’on ait le choix entre les deux, afin d’adapter la stratégie aux situations particulières ».
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