À LA VEILLE du comité directeur de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF), son président a distribué les bons et les mauvais points au gouvernement et à la majorité présidentielle. S’il salue la réforme du régime de retraite ASV et le règlement du dossier de la responsabilité civile professionnelle (RCP), le Dr Jean-François Rey s’est montré beaucoup plus critique sur le secteur optionnel. L’adoption d’un « ersatz de secteur optionnel », limité aux chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et obstétriciens de secteur 2, est vécue comme une « trahison » par les médecins spécialistes libéraux. « Les députés ont manqué de courage, tranche le Dr Rey. Ce secteur est une injustice pour les
1 000 médecins de secteur I qui n’y ont pas accès.Le secteur optionnel constitue aussi une première atteinte au secteur II, qui marque la volonté des parlementaires de s’attaquer aux dépassements ».
Plages horaires.
En riposte à ce « parjure », l’UMESPE menace désormais de lancer des actions tarifaires. « Puisque les tarifs de certaines spécialités baissent et que nous n’avons pas de revalorisations, je vais proposer à mon comité directeur de reprendre le mot d’ordre d’application du DE [dépassement pour exigence particulière du patient de temps ou de lieu] que nous avions lancé en 2003 », déclare le Dr Jean-François Rey, président de l’UMESPE.
Si ce mot d’ordre est confirmé, les médecins spécialistes seraient invités à afficher dans leur cabinet les horaires pendant lesquels ils pratiquent les honoraires conventionnés. En dehors de ces créneaux, ils seraient incités à demander des dépassements particuliers (hors urgences, CMU…). Les praticiens pourraient alors individuellement décider de la valeur de leurs actes dans le respect du tact et de la mesure.
Le chef de file de l’UMESPE n’a pas précisé à quelle date il pourrait lancer ces consignes tarifaires. Avec cette menace, le Dr Rey entend alerter les candidats à l’élection présidentielle sur les difficultés rencontrées par la médecine spécialisée libérale de proximité.
L’UMESPE affirme disposer d’une « seconde arme », en réalitétrès rarement utilisée : le déconventionnement. « Certains praticiens bloqués en secteur I, qui sont proches de la retraite, et qui ont une importante clientèle peuvent s’interroger sur leur intérêt à rester en secteur conventionné », fait valoir le Dr Rey. Selon le leader confédéral, ces praticiens (un ophtalmologiste ayant de longues files d’attente par exemple) auraient un intérêt financier à pratiquer hors de la convention médicale. Déjà 8 % de dermatologues ont passé le cap du déconventionnement, affirme-t-il.
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